Une salade mich-mach au monastère de Rila

Par Isca
J'ai attendu la saison des poivrons pour proposer ce méli-mélo de poivron et d'oignon aux oeufs brouillés enrichi de siréné, fromage de brebis typiquement bulgare proche de la feta en plus costaud, dont j'ai déjà parlé. "On pourrait en manger indéfiniment" s'exclame Cher & Tendre avec qui je partage la remarque, ce plat correspondant à un merveilleux souvenir. Voyant combien nous nous délections de cette salade dans un restaurant à Bourgas, au bord de la Mer Noire, l'adorable Radost, nous en concoctait le lendemain pour le petit déjeuner. Je vous livre sa recette. S'agissant d'une salade cuite et non d'oeufs brouillés à proprement parler, les légumes restent majoritaires et les oeufs ainsi que le siréné doivent être à peine perceptibles à l'oeil. 

Ingrédients
3 beaux poivrons rouges
3 beaux poivrons vert
1 oignon
2 belles gousses d'ail
80 g de siréné
2 oeufs
2 cs de persil
1 cs d'huile d'olive
Sel, poivre


Griller les poivrons au four, ôter la peau et les graines. Faire revenir ensuite dans l'huile chaude, l'oignon finement émincé et l'ail écrasé. Ajouter les poivrons détaillés en carrés. 


Laisser cuire une quinzaine de minutes puis incorporer les oeufs battus tout en mélangeant intimement avec les légumes. Ajouter le  persil ciselé, assaisonner fortement, le plat doit être relevé. Hors du feu, terminer par le siréné émietté qui ne doit pas fondre. 


Servir aussitôt ou pas. 
Ci-dessus, la véritable version bulgare de Radost ! 
A l'Est de la Bulgarie, à une centaine de kilomètres de Sofia, dans les massifs du Rila, se niche le plus connu des monastères bulgares. La route, creusée dans une vallée étroite, jonchée de feuilles mortes aux couleurs chaudes qui virevoltaient à notre passage, est en soi, un véritable enchantement. L'automne est une merveilleuse période pour découvrir ce haut lieu de la spiritualité bulgare, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Ce foyer actif de la résistance aux Turcs, doit son existence à St Jean de Rila (Ivan Rilski 876-946), moine et ermite. Plusieurs fois pillé et incendié, le monastère a été entièrement restauré au XIXe et une dizaine de moines y vivent toujours en communauté. Au centre d'une cour délimitée par des bâtiments aux galeries à balustrades de bois, se situe l'église de l'Assomption, elle-même inspirée   de celle du Mont Athos en Grèce. Une immense ferveur règne au sein du sanctuaire entièrement recouvert de fresques qui possède l'une des plus belles iconostases de Bulgarie ainsi que les reliques de St Jean de Rila, bien sûr.La tour Hrélio, donjon de 23 m bâti au XIVe, permettait aux moines de se réfugier en cas d'attaque.  Avant de quitter le monastère, faire un tour à la "khlebarnitsa", la boulangerie, et s'offrir des beignets tout chauds, "mekitsi", que l'on poudre soi-même de sucre glace, un délice ! Pour d'autres découvertes en Bulgarie : Plovdiv, Sozopol, Nessebar ...