Je sais pas trop où commencer.
Déjà, j’ai pas écrit ici depuis longtemps. Un peu parce que les blogs sont désuets, et puis parce que j’ai envie de dire trop de trucs, parce que je parle plus de ma vie privée. Par pudeur et par fierté j’ai franchement zéro envie de la condescendance des gens qui pensent bien faire mais qui me connaissent pas. Alors j’écris ici très égoïstement, pour vider mon sac et me regarder le nombril pendant un quart d’heure avant de reprendre la vie normale. Parce que c’est plus facile de lancer un blog dans le vide. En vrai, même mes amis proches ont assez moyennement idée de ce qui me passe par la tête. Je leur parle que de mes peines de cœur parce que c’est plus facile à expliquer, un peu plus « on brand ». Classique Margaux cœur d’artichaut qui raconte ses aventures en plaçant deux ou trois blagues au passage, rien de bien lourd à porter, rien qui prend trop de place.
Pendant longtemps, c’était plus simple de garder cette face là que de commencer à raconter que ça fait un an que je respire plus, que j’alterne les semaines sans dormir du tout et les journées au lit, qu’en vrai c’est pas les pms, que c’est pas une phase qui va passer, que la dernière vague de seum s’est jamais calmée. Ça fait tâche dans le group chat. C’est moins rigolo qu’un gif bien placé et ça va pas avec la pom-pom girl qui hype tout le monde quand ça va pas. Entre ceux qui voient des psys et pensent en être un eux mêmes, ceux qui changent de sujet, qui captent absolument pas que tu prends sur toi pour t’ouvrir un peu comme une connasse et te gratifient d’un « non mais tout le monde est comme ça tu vas bien » j’ai un peu lâché l’affaire. Donc je me suis éloignée tout le monde. J’ai arrêté de parler de trucs perso parce que tout le monde a déjà bien assez de trucs à gérer, poursuivi ma petite vie de troubadour. Et maintenant que ça commence à aller mieux, que je fais une 2017 à ma vie en déménageant et en décrochant mon dream job, je sais pas comment faire demi tour. Je sais même pas si j’ai envie.
J’ai passé une année avec plusieurs nuages dans la tête, le principal étant la peur de perdre ma meilleure amie ever, ma bff, ma sister from another mother, my sun and stars. Sans en parler à personne parce que c’est pas mon histoire, déjà, et puis parce que en parler ça fait penser au pire, ça donne une grosse boule à la gorge qui part pas et qui laisse pas respirer. Avec la colère que ça lui arrive à elle, qu’elle souffre et que je puisse rien faire pour l’aider, et le fait de se dire que « ce sera plus jamais comme avant ». Et l’emmerdant avec les nuages dans le coeur c’est que ça en cache plein d’autres qu’on ignore alors qu’ils sont aussi prêts à péter et à tout noyer.
En ce moment, tout change dans ma vie et ça fait un peu peur même si c’est cool. Je suis en plein « entre deux », pas trop sûre de ce qui va se passer pour le monde, pour mes proches, pour ma vie. Mais c’est sûrement la première fois depuis trois ans que j’ai pas peur d’être seule. C’est chouette d’écrire au grand vide. Il attend rien de moi, il va pas changer de sujet, il me prend pas pour son bouche trou émotionnel, c’est quelqu’un de bien. Alors je retourne manger des ficellos dans ma coloc en regardant des best ofs de Tik Toks en attendant ma nouvelle vie.
Vivement hein.