La nature est mon jardin.

Balade. Le chien fouille du museau les feuilles mortes. Le parfum léger de l’ail des ours monte du sous-bois. La nature en ce début avril m’est comme un jardin infini, ma leçon de jardin, tout y abonde sans que nous n’ayons notre mot à dire, surtout sans que nous intervenions .

La nature en ce matin n’est ni bio, ni biodynamique, ni permaculturée, elle est, pleine et entière, avec ses équilibres et ses vertiges.

La nature est ce jardin qui se passe de nous, où nous n’avons pas notre place sauf à nous immiscer discrètement, à grappiller de ci de là quelque bonheur fugace qui nous enchantera une assiette de printemps, nous affolera les papilles.

La nature ne doit pas être un produit éco-touristique pour citadin en mal d’authenticité, malade de sa ville qu’il ne quitterait pourtant pour rien au monde et c’est tant mieux, nous ne sommes décidément plus de la même espèce.

La nature a ceci de grandiose qu’elle nous ignore et aimerait bien que nous en fassions autant.