Concevoir, imaginer son “parterre de fleurs”
1) L’emplacement
Pour commencer, déterminez avec précision l’emplacement de votre futur massif. Évitez, sauf si c’est une forme de parti pris, de l’installer au beau milieu de nulle part. Faites en sorte que votre massif accompagne un élément du jardin : un cheminement, les abords d’une terrasse, l’entrée, le pied des arbres.
Observez attentivement, à différents moments de la journée et, si possible, durant une année complète, le niveau d’ensoleillement de l’emplacement retenu afin de déterminer s’il sera au soleil, à mi-ombre ou à l’ombre la plupart du temps (les ombres portées sont plus importantes en hiver qu’en été…). Enfin, évaluez votre type de sol : sableux, argileux, limoneux, caillouteux et, si possible, son pH, qui indique s’il est calcaire, neutre ou acide.
2) La taille et la forme du massif
Réfléchissez à sa taille. Le massif parfait est à la fois un peu ambitieux tout en restant raisonnable, c’est-à-dire ni trop petit, ni trop grand… sauf si vous souhaitez reconstituer un espace de type prairie.
Pour faciliter son entretien, gérez la profondeur de votre massif en sorte de pouvoir accéder au fond du massif en ne posant qu’un seul pied dedans : cela correspond à une profondeur d’environ 1,2 m, ou 2,4 m si le massif est accessible par tous les côtés.
Toutes les formes sont possibles mais sachez qu’harmonie et naturel ne riment pas forcément avec formes courbes. De grands massifs carrés ou rectangulaires où se mêlent vivaces et graminées peuvent avoir un effet très naturel.
3) Le style
En matière de style, tout est question de goût et le jardin est l’endroit idéal pour s’affranchir des conventions et réaliser ses rêves.
Néanmoins, un parterre de fleurs sera toujours mieux mis en valeur dans un contexte cohérent… À titre d’exemple, évitez donc, dans la mesure du possible, de créer un massif japonais à proximité d’une maison au caractère régional bien trempé (sauf si vous habitez à Matsumoto, bien entendu !).
Une fois le style général retenu (anglais, graphique, Méditerranéen, sous-bois…), essayez de vous y tenir ! Identifiez les quelques végétaux qui structureront votre massif et lui donneront son identité : des bambous, des érables du Japon dans un jardin japonais, des cyprès d’Italie, des lavandes, du jasmin, dans un jardin italien, des palmiers et des gunneras dans un jardin exotique…
Si vous faites partie des jardiniers passionnés par un ou plusieurs genres, vous serez peut-être tenté de réunir votre collection en un même un endroit. Résistez et accompagnez-les d’autres vivaces : vos plantes seront beaucoup mieux mises en valeur. Cette dernière remarque est aussi très vraie pour un massif de graminées : elles ne sont jamais aussi belles que lorsqu’elles viennent se marier à d’autres plantes !
Choisir les plantes pour votre massif
1) La bonne plante, au bon endroit (ensoleillement, type de sol)
Le bel aspect d’un massif fleuri tient beaucoup au bon développement des plantes. Pour cela, il est capital de les installer dans une situation qui leur convienne, à la fois au niveau de l’exposition (soleil, ombre…) que du type de sol et de sa fertilité
Cette précaution vous permettra également de constituer un ensemble harmonieux, car, la nature est bien faite, les plantes qui poussent bien ensemble forment souvent de bonnes associations visuelles.
Astuce :
Certaines plantes peuvent se montrer un peu
capricieuses et d’autres étonnamment accommodantes. Avant de vous lancer
dans un projet ambitieux et de planter en masse une plante que vous ne
connaîtriez pas, testez-la, au préalable, dans un endroit similaire.
Le Gravel Garden de la célèbre jardinière Beth Chatto, qui a popularisé la notion de « bonne plante au bon endroit ». Il est exclusivement composé de plantes adaptées aux sols pauvres et secs.
2) La saison d’intérêt et la période de floraison
Concevoir un massif très fleuri toute l’année est illusoire, même avec des vivaces qui se distinguent par leur très longue floraison. Vous obtiendrez, au mieux, une masse verte irrégulièrement ponctuée, au fil des saisons, de quelques fleurs. Optez donc, plutôt, pour une saison d’intérêt principale (massif de fin printemps et de début d’été, massif d’automne…).
Néanmoins, pour rendre votre massif intéressant sur une longue période, n’hésitez pas à y ajouter :
- des plantes à feuillage remarquable, par leurs formes ou leurs teintes car ils présentent un attrait sur une longue période.
- des graminées, dignes d’intérêt 9 mois sur 12 et sublimes, en hiver sous l’effet du givre,
- des arbustes qui peuvent constituer un fond élégant mais aussi, par leur floraison précoce ou leur bois coloré, animer la scène avant la période principale de floraison du massif. Néanmoins, retenez qu’il est inutile de choisir des variétés dont la période d’intérêt coïncide avec celle principale de vos plantes vivaces : la concurrence visuelle serait trop importante.
Planter des arbustes et des graminées en arrière-plan permet d’étendre la saison d’intérêt de votre massif : avant et/ou après l’époque de floraison principale des vivaces.
3) Variez formes et hauteurs
L’attrait d’un massif réside aussi dans sa diversité et dans son volume, rien n’est plus ennuyeux qu’une plate-bande… plate ! Comme nous l’évoquions il y a quelques temps sur le blog, c’est aussi le jeu de contraste des formes et des hauteurs qui donne une véritable présence au massif.
Pour cela, n’hésitez pas à utiliser des plantes structurantes comme les graminées et toutes celles qui forment de belles lignes verticales comme les Veronicastrum, les Delphinium que vous glisserez entre vos vivaces rondes ou buissonnantes afin de créer du rythme et de casser la monotonie d’un massif trop strict. En arrière-plan, en fond ou en second plan, pour créer un léger rideau et donner un effet de profondeur, ajoutez des vivaces aériennes comme le Thalictrum ou la Verveine de Buenos aires ou les Molinies. Néanmoins, dans les massifs contemporains, cela ne choque plus personne de casser les codes et de mettre ces vivaces dites « transparentes » au premier plan d’un massif.
Astuce :
Imaginez votre massif « en noir et blanc » ! Comme un tableau
ou une photo, il faut que la scène créée soit attractive, à la fois
dynamique et visuellement équilibrée grâce aux jeux de contraste et de
complémentarité entre les formes.
Juxtaposer des fleurs aux formes différentes et des graminées permet de créer un rythme dans les massifs
4) La ou les couleurs
Comme pour le style, le choix des couleurs est très personnel et
toutes les variations sont possibles, à condition de bien maîtriser leur
emploi… et c’est ce qui pose généralement problème. Pour cela,
n’hésitez pas à investir dans un ouvrage de référence comme « Le guide de la couleur au jardin« . Consultez aussi l’article de Francis Peeters qui vous explique, point par point, comment rater les couleurs au jardin
En attendant d’en avoir parfaitement assimilé le contenu, faites vos propres gammes en privilégiant, au départ, des harmonies assez sobres, basées sur deux ou trois couleurs, plutôt que des scènes très colorées à l’équilibre chromatique fragile.
Astuce :
Lorsque vous pensez « couleur », ne pensez pas seulement aux fleurs ! Les feuillages colorés ont aussi leur rôle à jouer et même avec un sacré avantage, car dans la grande majorité des cas, ils durent bien plus longtemps que les fleurs !
Utilisez deux à trois couleurs, maximum permet d’obtenir facilement une harmonie visuelle.
Vous manquez de temps ou d’inspiration pour composer le massif de vos rêves ?
Consultez notre rubrique « Inspirations » : vous y trouverez des ambiances par couleurs ou par style mais aussi des solutions pratiques pour les emplacements particuliers comme le pied des arbres, les sols sec et caillouteux.
Planifier et représenter le projet
Établissez un plan de plantation
Une fois vos plantes choisies, votre massif peut prendre forme… tout d’abord sur papier ! Faire un plan de plantation n’est pas obligatoire mais fortement recommandé. Cela consiste à reporter, sur papier, votre projet.
Cette étape vous permettra :
- d’obtenir une vue globale de votre futur massif,
- d’avoir un guide précis pour planter,
- d’estimer avec précision les quantités de plantes à commander.
Pour cela, inutile d’investir dans un coûteux logiciel : feuilles de papier quadrillé et crayons sont suffisants. Vous pouvez, néanmoins, pour vous faciliter la tâche, investir dans un trace-cercle.
Commencez par dresser la liste des plantes retenues en notant leurs dimensions (hauteur, étalement) à maturité. Sur papier, reproduisez, à l’échelle, votre massif. À l’aide du trace-cercle ou d’un compas (moins pratique), disposez vos plantes dans l’espace imparti, en représentant l’espace qu’elles occuperont au sol une fois adultes.
Ce plan vous servira de guide pour planter vos vivaces à la bonne distance et vous à éviter deux écueils très fréquents qui consistent à :
- planter trop serré, ce qui nuit au bon développement des plantes. Pour cela vous trouverez sur chaque fiche produit une indication vous permettant de connaître la densité de plantation moyenne d’une plante par m²
- planter trop peu de plantes, ce qui conférera à votre massif au mieux, un petit côté « exposition » et au pire, un aspect misérable… et laissera de la place aux adventices pour se développer.
DensitéDistance entre les plants
1 plante au m21 mètre entre chaque plant
3 plantes au m260 cm entre les plants
5 plantes au m250 cm entre les plants
7 plantes au m240 cm entre les plants
9 plantes au m230 cm entre les plants
Commander vos plantes vivaces
Une fois votre plan élaboré, vous pouvez commander vos plantes. La question de la quantité étant réglée, il vous faudra peut-être trancher sur le conditionnement.
Nos plantes vous sont proposées en deux types de conditionnements : le godet de 9 cm, le pot de 2 ou 3 litres.
- Les plantes en godet demandent un peu de temps pour s’installer et fleurir. Elles atteignent leur maturité dans les 12 à 18 mois qui suivent leur plantation.
- Les vivaces vendues en pots de 2 ou 3 litres sont plus âgées et offrent l’avantage de marquer leur présence, dès la première année. C’est une option intéressante si vous êtes relativement pressé mais elle est moins économique que les plantes conditionnées en godet.
Attention :
paradoxalement, l’installation des vivaces en pots de 2 ou 3 litres peut être plus délicate que celle des godets, surtout si vous plantez au printemps au moment où les plantes développent leurs tiges tendres . Si vous prenez cette option, manipulez les végétaux avec précaution à la plantation et veillez bien à ce que votre massif soit arrosé très régulièrement durant son premier été.
Notez que sur Promessedefleurs.com, il vous est possible de programmer la date de livraison de vos plantes à une date choisie: elles vous seront réservées et nous nous en occuperons pendant que vous passerez à l’étape suivante : la préparation du terrain avant plantation.
Préparer le terrain avant plantation
La préparation du terrain avant plantation est capitale. Planter des vivaces dans un sol mal désherbé, non décompacté est une entreprise vouée à l’échec. Dans la majorité des cas, les parterres de fleurs sont implantés en lieu et place d’une pelouse. La première étape consiste à supprimer cette herbe.
Suppression de l’herbe, désherbage
Pour supprimer l’herbe à l’endroit de votre massif, choisissez entre ces trois méthodes :
1) Le décapage l’herbe à l’aide d’une houe
C’est la méthode la plus « physique » mais elle permet de planter rapidement. Ce décapage consiste à enlever la pelouse découpant, horizontalement, l’herbe et ses racines. Pour ce faire, commencez par délimiter les contours des massifs avec une bêche puis procédez par bandes. Les « déchets » pourront être mis au compost ou entreposésous une bâche noire où ils se décomposeront en quelques mois.
2) Le désherbage par occultation
Pour étouffer un ancien gazon, sans trop d’effort, vous pouvez le couvrir pendant plusieurs mois, à l’aide d’une bâche si possible perméable ou avec des cartons, éventuellement recouverts d’une épaisse couche de broyat, de paille… Cette méthode, respectueuse du sol (et de votre dos…) prend un peu plus de temps mais elle vous permettra de planter facilement, dans une bonne terre.
3) Le bêchage traditionnel, avec retournement
C’est une technique encore très utilisée bien qu’elle ne soit pas idéale. Elle consiste, après avoir tondu l’herbe très court, à retourner la terre pour que l’herbe soit enfouie et qu’elle y meure. Ce bâchage est associé à un passage du croc pour casser les grosses mottes de terre. L’inconvénient principal de cette pratique est l’enfouissement de matière organique non décomposée qui peut être néfaste pour le sol (risque de fermentation anaérobie en sol lourd et humide, apparition de taupins).
Dans les deux premiers cas de figure, une fois la parcelle désherbée :
- supprimez les dernières racines d’adventices,
- décompactez la terre à l’aide d’une fourche bêche, si possible, sans la retourner,
- faites un léger apport de compost si votre sol et pauvre et que vous envisagez d’installer des plantes relativement gourmandes,
- passez le croc pour casser les grosses mottes puis ratissez pour obtenir une texture assez fine mais sans excès.
La plantation de vos vivaces
La plantation est souvent l’étape la plus réjouissante ! Elle s’effectue idéalement à l’automne ou au printemps, en tout cas soit après les fortes gelées, soit après les gros coups de chaleurs…
- Tout d’abord, faites tremper vos pots dans une bassine d’eau, ¼ d’heure pour les godets de 9 cm, une demi heure à une heure pour les grands pots.
- Respectez votre plan de plantation et laissez entre chaque plante la distance correspondant à leur envergure à maturité,
- le sol ayant été préalablement ameubli, vous pouvez procéder à la plantation en creusant tout simplement un trou correspondant à la taille de la motte de votre plante,
- Placez votre plante et remettez la terre à niveau, tasser la terre autour de la plante,
- Arrosez régulièrement, mais sans excès, durant les premières semaines pour maintenir le sol humide, même pour les plantes de terrain sec.
Et si décidément, tout cela vous paraît trop compliqué, découvrez les bons conseils de Michael : « Comment rater la plantation de ses vivaces en 6 leçons »
Soignez les finitions
Dans la majorité des cas, les massifs jouxtent une zone enherbée. Pour donner un aspect soigné et mettre en valeur vos plantes, nous vous conseillons deux gestes très utiles :
1) Découpez vos bordures
La découpe ou dressage des bordures est la façon la plus simple et la plus économique de bien délimiter l’espace. Cela consiste à couper le sol, à la bêche ou à l’aide d’une demi-lune, à la frontière entre le gazon et le massif.
Une bordure parfaitement découpée = un aspect soigné et un entretien limité !
Pour tout savoir sur le dressage des bordures, découvrez notre article : « La taille des bordures, une corvée plus qu’efficace « .
2) Paillez
Le paillage offre un aspect très esthétique aux massifs, surtout lorsque les plantes sont encore petites. Comme la taille des bordures, il limite fortement l’installation des adventices tout en protégeant et en nourrissant le sol. Pour être efficace, le paillage doit être étalé sur une épaisseur de 7 cm en moyenne.
Vous pouvez pailler en toutes saisons, de préférence immédiatement après plantation mais en dégageant bien le pied des plantes si elles ne sont pas encore très développées. Cette précaution évitera qu’elles ne pourrissent si la saison est particulièrement humide.
Attention !
Pensez à adapter la nature de votre paillage avec le type de plantes : les vivaces de sol sec, bien drainé et pauvre souffriraient d’un paillage trop riche et trop humide de type feuilles mortes ou broyat. Préférez, dans ce cas, un paillage minéral (ardoise, pouzzolane…)
Pour tout savoir sur le paillage, découvrez notre fiche conseil : Pailler, pourquoi, comment ?