Depuis le mois de septembre, je souffre d'une boule dans la gorge. Comme une boule de flipper qui va et vient.
Je pensais que c'était le stress de la sortie du roman, de toute la communication à faire, de la promotion, de la diffusion, la peur que personne ne veuille le lire, des éventuelles mauvaises critiques etc, etc...
Et puis...Il y a peu, j'ai compris.
De 5 nous sommes passés à 3.
Mes bébés, mes enfants, mes filles ont quitté le nid familial et se construisent une vie en dehors de la nôtre. Je suis fière du chemin qu'elles ont parcouru et serai toujours là pour leur tenir la main dans le chemin qui leur reste à parcourir. Je suis toujours là, mais un peu en retrait. Comme si je les observais d'en haut sans intervenir sauf à leur demande. Je les suis, je suis derrière elles.
Mais cette main que je tiens, ce n'est plus celle de l'enfant qui a besoin de la chaleur et du réconfort de sa maman après une mauvaise journée à l'école, une dispute avec les copains ou un bobo au genoux. Ce n'est plus celle de l'enfant qui se jetait dans mes bras à la sortie de l'école. Qui voulait une histoire et que je lui chante "Fais dodo Colas mon petit frère" avant de s'endormir...Qui croyait au Père Noël et quand elle n'y crut plus, fit croire qu'elle y croyait encore au cas où il n'y ait pas de cadeaux au pied du sapin.
Il est où ce temps où Miss B1 en découvrant quelque chose qui l'émerveillait s'écriait "Oh, maman, c'est beau joli!"
Il est où ce temps où Miss B2 en regardant la nuit tomber s'exclamait " dis maman, tu crois que la lune elle se fait une bouillotte avant d'aller au lit"?
Leur parfum d'enfant a laissé la place à celui de l'âge adulte. Je continue de m'enivrer de leur fragrance quand elles ne sont pas là, en errant dans leur chambre et en prenant une écharpe ou un vêtement sur lesquels leur présence se fait sentir.
Je suis devenue comme cet enfant qui a besoin du parfum de sa maman pour se réconforter. Moi, j'ai besoin du leur pour avancer...Parfois, les rôles sont inversés.
Elles sont devenues si belles, ont pris de la maturité, de cette maturité qui les illumine, qui fait d'elles des personnes bienveillantes et attentives aux autres.
Oui, mes amours, mes douceurs, ma Vavounette, ma Canaille qui fait toujours des bêtises, je suis si fière de vous.
Certains diront que c'est l'éducation que nous vous avons donnée. Peut-être, un peu...Moi, je pense que ce sont vos expériences, les difficultés que vous avaient affrontées (et il y en a eues!), les beaux moments que vous avez vécus (là aussi, il y en a eus), l'amour que vous avez reçu, pas seulement le nôtre, celui des autres aussi, les amitiés que vous vous êtes forgées ( et comme ils sont beaux vos amis!), toutes ces petites choses mises bout à bout ont fait de vous ces magnifiques jeunes femmes.
Mais, à part le temps qui a filé, je ne regrette rien. Nous avons fait tant de choses ensemble. Je pense notamment à Ill'Arts et les pièces de théâtre puis les spectacles que nous organisions.
Les petits plats concoctés ensemble, les belles tables que nous dressions, les câlins au coin du feu, l'arrivée de Belle, de Jack qui en entendant vos cris de joie a fait pipi de peur, les bébés chats...
Et surtout l'arrivée de notre Little Miss B., notre bonheur à l'état pur, notre cinquième élément. Fanny, que vous appelez presque tous les jours, qui vous manque peut-être plus que nous et que votre foyer familial.
Notre amour à nous 4...
Mes filles chéries, la maison est vide sans vous mais elle est pleine de tous nos souvenirs et Little Miss B. est là pour me rappeler tout l'amour que nous nous portons.
Je suis heureuse de vous savoir épanouies dans vos vies et c'est tout ce qui importe. Et puis, j'ai ces belles photos de nos moments à nous...
Je voudrais simplement vous demander de profiter de ces merveilleuses années d'insouciance, de soirées, de fêtes avec les copains. Le temps va filer mes amours, je vous le dis.
Pour moi, en tous cas, il est passé bien vite et si je pouvais j'aimerais revenir en arrière et faire en sorte que chaque seconde devienne des heures.
Mais dans tous les cas ce qui compte, c'est que même si à la maison, nous ne sommes plus que 3, nous resterons à jamais 5
Sachez-le, ne l'oubliez jamais...