Voilà un roman que j'ai lu en une après-midi. Vous savez ce genre de livre à la Claude Michelet, Des Grives au Loup par exemple. Je crois que c'est ce bouquin qui m'a donné à la fois le goût de la lecture et celui de l'écriture.

Pourquoi? En fait pour aucune raison en particulier et pour plein de détails en général ( :-) ). C'est si bien écrit, si bien amené que, dès les premières lignes, vous vous attachez à l'histoire imbriquée dans l'Histoire, aux personnages avec les bons, les durs et les méchants.

Bref, pour en revenir au livre Les sanglots de pierre, l'écriture est pertinente et entraînante. On sent la peur, l'angoisse, les odeurs parfois les parfums, les sentiments, l'amour et la trahison.

Et le petit plus, l'histoire se passe dans cette région que je connais si bien pour y avoir vécu toute mon adolescence...

Puis...il y a Dominique Faget, ce petit bout de femme, très prévenante, attentive et attentionnée. Parfois protectrice aussi. Elle fait partie de ces personnes qui m'ont accompagnée dans cette longue étape du retour des éditeurs.

Merci Dominique...

La qatrième de couv :

Hortense règne d'une main de maître sur le domaine de La Louvière. Cette femme indomptable et forte a connu des années difficiles. La Grande Guerre lui a volé son mari, le grand amour de sa vie, et son fils aîné est mort lors de la Seconde guerre mondiale. En cet été 1955, elle aurait mérité que sa vie soit enfin douce et tranquille... Mais tout est compliqué par les manigances de son petit-fils qui projette de transformer le domaine familial en maison d'hôtes. Sans compter également ces meurtres qui se produisent dans le voisinage. Est-ce un fou qui a décidé de semer la terreur dans la région ? À la Louvière, Hortense pressent qu'il s'agit d'autre chose et que certains secrets du passé risquent de remonter à la surface et de bouleverser de nombreuses existences...

Quand la vengeance attend son heure...

Les Sanglots de pierre navigue entre deux dates assez proches l'une de l'autre : juillet 1942 et été 1956. Rien ne nous est épargné : ni la violence de la guerre, de la déportation, de l'humiliation, ni l'odeur et l'horreur des chambres à gaz et des camps de concentration, les dénonciations...Ni les souvenirs, odieux, incessants...

Et pourtant...Dominique nous offre une pause, parfois, faite d'amour et de complicité. Elle nous décrit des paysages, un environnement, une maison avec de si jolis mots que nous nous y transportons...Elle nous rend observateurs d'amours naissantes et de bonté et de bienveillance familiale et amicale.

Et pourtant...autour d'une page, la violence, l'horreur reviennent pour nous surprendre dans la douceur d'un instant volé aux personnages.

Voici quelques citations pour vous donner un aperçu de ce va-et-vient entre la laideur de l'âme humaine et sa beauté :

"Le visage était implacable, le regard froid et cruel. Lorsque les yeux de l'homme se baissèrent sur son plastron, elle resta clouée sur place. Pourtant, avec son sac, elle essayait de dissimuler maladroitement l'étoile de David en étoffe jaune qu'elle avait dû y coudre."

"Sa grand-mère était en effervescence. Dès le petit matin cette dernière ...était allée ramasser de beaux légumes et de gros fruits au jardin, avait cueilli des fleurs fraîches...Des odeurs particulières laissaient deviner la délicieuse sauce qui accompagnerait le poulet aux écrevisses et le gâteau au chocolat corsé."

"...La grande scie circulaire...semblait s'avancer...En fait, c'était plutôt lui qui s'avançait au-devant de son appétit dantesque...il restait attaché à ce maudit tapis roulant. Il se dirigeait vers elle, il était à sa merci. Il poussa un hurlement inhumain qui se répercuta dans toute la vallée."