Y a quelques minutes sur Twitter, je faisais le copieux bilan de cette année.
Qu’est-ce que j’ai fait en 11 mois ? Qu’est-ce que j’ai fait en 6 mois en fait ? Ben plein de trucs, plein de trucs dont j’ai déjà parlé ici et des trucs dont j’ai parlé à personne aussi.
Des trucs ouf, des trucs marrants, des trucs qui font peur. Des trucs cons même parfois.
Et en fait, le truc marrant, c’est qu’au début de 2017, j’avais fait une trop belle liste de choses que je voulais faire dans l’année. J’avais mis plein d’idées cool alors que je suis pas trop du genre à avoir des bonnes résolutions.
J’avais acheté des super grandes feuilles cartonnées pour dessiner et faire des collages, à la base, et puis je me suis dit que ce serait parfait pour y écrire mes objectifs par année et par mois, avec des dessins autour, des feutres qui sentent bon et des autocollants étoiles.
J’avais mis des trucs ambitieux comme s’incrire pour faire un dossier HLM avec mon mec et des trucs moins ambitieux comme nager une demie heure par semaine. Et puis tout un tas d’autres trucs que je devais faire depuis mille ans mais que je repoussais. Je me disais qu’une fois couché sur papier, ça allait me faire une motivation de plus.
Pareil pour les plannings au mois, des trucs ambitieux, des trucs moins ambitieux et facile à cocher, bref vous voyez le truc. Et puis, comme vous le sentez bien venir, j’ai finalement pas vraiment coché grand chose sur cette liste.
Premièrement, ça rendait mon ex dingue, parce que lui il kiffait ça de ouf les listes. Alors me voir rajouter des trucs au planning de l’année sans jamais rien cocher, c’était à peu près sa vision de l’enfer, et il me le faisait savoir.
Je vous le donne en mille, j’ai détesté la liste parce qu’elle me renvoyait à cette vieille culpabilité.
Il se trouve qu’on s’est quittés, pas du tout pour mes listes pas cochées ndlr mais je trouve que c’était un symbole assez fort quand même.
Et puis une fois qu’il est parti de l’appart, j’ai tout fait. Tous les trucs importants, les trucs essentiels, les trucs bons pour moi : je les ai faits.
Je les ai pas faits parce qu’ils étaient sur la liste, je les ai pas faits parce que j’avais envie d’atteindre un but, mais juste parce que j’en avais besoin.
J’ai pas TOUT fait sur la liste, j’ai pas cherché de hlm avec mon ex, j’ai arrêté d’aller à la piscine okay, mais je m’en fous.
A vouloir à tout prix accomplir quelque chose et être productive, j’étais totalement bloquée par la pression… que je m’étais mise toute seule. Celle de remplir ma liste de trucs mais aussi de plaire à mon ex en faisant une liste qui ne correspondait ni à ma façon de m’organiser, ni à ma personnalité. En essayant de le rendre « fier de moi » alors que j’avais plus rien à prouver.
J’ai aussi fait des choses que j’avais même pas notées sur la liste. Parce que c’est bien de se fixer un but mais la vérité, c’est que pour moi c’était surtout une barrière. Une façon de voir trop petit, de me limiter à ce que je me croyais pas capable de faire.
Si je pouvais voir le moi d’il y a un an, je lui dirais vas y on s’en fout tu les tej. Les listes, les mecs, les limites.
Vis, écoute toi, fais des listes si t’as envie, pour pas oublier des trucs, mais on sait toutes les deux que t’en auras plus rien à foutre dans un an. Garde tes objectifs importants pour toi, t’auras pas l’impression de décevoir les autres si tu les remplis pas.
Mais surtout, si tu les remplis pas, peut-être que t’en avais pas vraiment besoin. Peut-être que t’en avais même pas vraiment envie.
Et tu sais quoi, m’écoute même pas, fais ta vie, tu te débrouille hyper bien toute seule. Nique les injonctions à la productivité à l’année, comme si ta vie c’était une entreprise, comme si « prendre le temps de kiffer » c’était pas un vrai truc.
Nique les « parce que tu crois que tu peux t’en sortir seule ? », nique les listes, nique les limites.
Friendly reminder :
Big up, t’as la patate ma sœur, parce que t’es belle et qu’t’es pas conne
Tu te respectes, tu le sais, t’es la patronne, bah ouais
T’es archi bien, t’es une boulette, t’es une fusée
T’étais une p’tite zoulette, aujourd’hui ils veulent tous t’épouser