Qui, parmi vous, ne connait pas Thibault Sombardier ?
Vous l'avez surement vu dans la saison 5 de Top Chef, finaliste qui n'a pas démérité face à un Pierre Augé qui revenait pour prendre sa revanche sur la première saison.
Vous avez peut-être eu la chance de le voir cuisiner en duo avec Yann Couvreur lors des déjeuners Nespresso en marge du Sirha 2015 à Lyon. (moi oui et c'était assez inoubliable)
Vous êtes peut-être un gourmet averti, au courant du succès qu'il rencontre depuis 2013 avec son restaurant parisien étoilé Antoine, spécialisé dans le poisson. Il a également ouvert Mensae, un bistrot contemporain et généreux qu'il me tarde d'essayer.
Mais on met naturellement les petits plats dans les grands pour la venue de mon amie Virginie (@cloporte75) pour un de nos week-ends parisiens aussi agréables que gourmands (et genre on est gourmands au delà de la raison alors je vous laisse deviner combien c'est agréable)
C'est donc vers Antoine que je l'ai secrètement attirée, ravi qu'ils proposent le menu déjeuner à 48€ le Samedi midi. La plupart des restaurants profitent du week-end pour monter les tarifs mais là je salue Antoine (ou Thibault, on s'y perd dans cette histoire) !
Situé à proximité de la Dame de fer (pas Margaret Thatcher, l'autre !), le restaurant offre une belle vue sur les quais avec une verrière qui délimite le lieu et l'emplit de lumière naturelle. Il fait très chaud ce jour-là mais dès que vous pénétrez l'établissement, vos soucis s'envolent. Nous sommes placés sur la banquette avec vue stratégique sur la cuisine, le restaurant et la tour Eiffel. Le menu arrive et vous sentez que vous allez être choyés. Le service est assuré par un personnel nombreux, discret, avenant, souriant, chaleureux, attentif et efficace. Leur chorégraphie impeccable est presque aussi agréable à observer que les mets qui arrivent à table. C'est un métier bien souvent négligé et pourtant c'est pour moi un aspect indissociable de la dégustation !
Il nous a fallu être courageux avant de voir arriver nos entrées. Nous avons dû traverser un océan de délices en guise d'amuse-bouche. La mini pizza / foccacia était sublime, la pâte parfaite et parfumée par les petits légumes d'été et herbes. Chaque bouchée est mise en scène avec le meilleur goût et en lien avec l'histoire qu'elle raconte : bois, galets, transparence et feuilles d'automne. Concombre fumé et poisson, radis-beurre sardine, craqueline d'avocat (on ajoute ce nouveau mot au lexique gastronomique) et le tout aussi amusant gaspacho tomate et melon. L'association me questionnait mais c'est extrêmement bien équilibré, ni sucré ni neutre, au top.
Et bien sûr, parlons du pain-beurre ! Un pain au levain de caractère avec une belle croute pour complimenter un beurre maison à la purée d'olives vertes. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c'était le Nirvana. Tellement bon que j'ai oublié de partager, ooooops ...
La maison se spécialise dans le poisson alors ne passez pas à côté ! Nous choisissons pour l'entrée le maigre en tranches fines, assaisonné de citron vert, huile vierge et poutargue râpée entre autres. L'assiette arrive royale, comme un tableau, une composition colorée et épurée qui donne le premier rôle au poisson. Et la dégustation ne déçoit pas. Les tranches sont fines, tellement tendres et vous avez le temps d'en profiter (comprenez : il y a plus de 2 tranches).
Si vous souhaitez poursuivre en mer, le plat proposé était un dos de merlu, fèvettes, pesto de tomates et lait d'amande. Comme vous vous en doutez, le poisson était cuit parfaitement, marié avec la l'écume et la douceur de la sauce au lait d'amande. Et on vous laisse la sauce à disposition, M E R C I ! Rien de plus frustrant que de voir le serveur repartir avec. Ici, au contraire, j'ai même pu saucer l'assiette et boire la sauce jusqu'à la dernière goutte. Ecoutez, c'est délicieux, je vous laisse la bienséance !
Incorrigibles carnivores, le deuxième plat proposé est pour vous : râble de lapin fermier rôti, patatas bravas et haricots plats. La viande est retravaillée en rouleau aromatisé et cuit tendrement. Les pommes de terre étaient particulièrement surprenantes ; à l'aspect simpliste, elles sont en réalité frites et préparées dans la tradition espagnole. Leur goût est amplifié, elles sont fondantes et magnifiées par le petit condiment qui les coiffe. Ici aussi, la sauce est précise et indispensable au régal. On voudrait en redemander !
En dessert, encore une fois, deux choix s'offrent à vous. Le jubilé de cerises burlat, glace au thé matcha et sablé ou le soufflé fruits rouges en deux services. Les cerises étaient très bien sourcées, pleines de goût mais au final le dessert était un peu décousu, j'avais du mal à assembler les différentes textures et ingrédients de la composition. En revanche, le soufflé était assez magistral, mousseux, crémeux, vanillé. Le repas se termine avec des petits cubes de pana cotta coco bien crémeuses.
Nous avons eu la chance de pouvoir échanger un peu avec le chef. Il nous a parlé avec passion et honnêteté de ses produits, de son équipe, de sa vision de la cuisine. Il était accessible, sympathique et même un brin moqueur (ah bah oui hein les blogueurs ont une sacré réputation !). Merci pour ce moment, comme on dit.
Comment de pas sortir épanoui d'une si belle expérience ? Surtout quand elle est vécue avec une amie chère qui partage la passion gourmande des bonnes choses et avec qui un repas de 3h a un goût de reviens-y. Il faut aussi que je fasse découvrir l'adresse à ma famille. Tant d'occasions de renouveler cet instant de plaisir ! Et je vous invite fortement à faire de même ;-)