Les raviolis sont vieux comme le monde. On les retrouve sous diverses formes de l'Asie à l'Italie, en passant par l'Est de l'Europe, l'Amérique Latine et le Moyen-Orient... Wonton, gyozas, empanadas, tortellini, mandu, bierok, ghooghra... la cuisine est un grand métissage ! Comme les pâtes, qu'ils viennent de Chine, du Japon, de Corée, de Turquie, d'Inde, d'Allemagne ou de Pologne, les raviolis ont des similitudes qui font la joie des historiens culinaires. Voilà pourquoi, de façon très décomplexée, j'ai fait des pierogis polonais un peu métissés d'Asie avec ce que j'avais sous la main.

Depuis un peu plus d'un an, je fais assez régulièrement fermenter des légumes en bocaux. J'avais un reste de bocal de choucroute que je voulais utiliser et on m'avait parlé, il y a quelque temps, de ces petits raviolis polonais, les pierogis, que l'on farcit tantôt avec de la viande, tantôt avec des pommes de terre à la crème et aussi... avec du chou fermenté ou choucroute. Je me suis donc dit que je tenais là, la recette idéale pour finir mon chou et découvrir un nouveau plat.
Un petit tour sur Internet pour vérifier la recette de base, et j'étais prêt. J'aurais pu faire la pâte, qui est très simple, à base d'eau et de farine, parfois avec un œuf, que l'on étale et découpe en disques. Mais je voulais aussi terminer un petit paquet de pâte pour raviolis chinois wontons, que j'avais au congélateur. C'était aussi un peu plus rapide...

Ces raviolis se cuisent à l'eau bouillante ; ils peuvent se faire dorer ensuite comme certains de leurs cousins d'Asie, surtout, en Pologne, pour les réchauffer le lendemain. Mais moi j'adore les raviolis grillés, donc je n'ai pas résisté à l'envie de les passer à la poêle.
Je les ai servis avec une salade de pommes de terre nouvelles dans laquelle j'ai mis des petits dés de concombre en pickle japonais (ici), clin d'oeil aux gros cornichons qu'on utilise dans le
Je vous raconte.relish des salades de pommes de terre américaines (ici).
Le métissage était tel que mon convive a même réclamé un peu de sauce de soja pour terminer ses pierogis. Vive la cuisine sans frontière !

Pierogis Lutsubo

• 400g environ de choucroute cuite (si la vôtre est crue, comme la mienne : 2 heures à feu doux dans de l'eau à niveau, puis égouttez)
• 1 bel oignon
• 2 belles pincées de cumin
• 1 c à café d'oignon en poudre (facultatif)
• Sel et poivre
• Persil
• Huile d'olive
• 15 à 20 disques de pâte (maison ou achetée, avec ou sans œuf pour une version 100% végétale)

Egouttez et pressez votre choucroute froide et refroidie. Hachez-la finement au couteau et réservez.

Pelez et émincez l'oignon et faites-le revenir dans un peu d'huile jusqu'à ce qu'il soit translucide et légèrement doré.

Mélangez avec le chou, ajoutez le cumin, salez (modérément et goûtez...), poivrez et mélangez-bien.

Placez un petit tas de chou sur les carrés de pâte. Pour des pierogis plus traditionnels, la pâte est plus épaisse que celle que j'ai utilisée et en forme de disques.

Refermez et scellez en mouillant le pourtour et en pressant fort. J'ai fait des frondes à cause de la forme carrée, mais les pierogis sont souvent en forme de demi-lunes. Renouvellez l'opération jusqu'à épuisement des ingrédients.

Laissez les raviolis sécher au moins 15 minutes. Puis plongez-les dans une casserole d'eau bouillante à l'aide d'une écumoire. Remuez doucement si nécessaire et veillez à ce qu'ils ne collent pas entre eux ou au fond de la casserole

Sortez-les dès qu'ils remontent ou au bout de 2 à 3 minutes (avec la pâte plus épaisse, laissez cuire 5 minutes).

Sortez-les de la casserole et égouttez-les, puis placez-les dans une poêle avec un peu d'huile pour les faire dorer des deux côtés.

Servez bien chaud, avec une salade verte ou comme moi une salade de pommes de terre.

Bon appétit !