Bientôt, je m’en vais. Oui bon, ben, c’est un peu dramatique dit comme ça mais c’est vrai, pourtant, je me tire.
Bosser pour un magazine et écrire des articles marrants, c’était un rêve pour le moi de 15 ans. Je l’ai réalisé.
Qu’est-ce qui se passe quand on réalise un rêve ? On en a mille autres qui se créent.
C’est comme les bêtes à plusieurs têtes : t’en coupe une, plusieurs repoussent. Moi, récemment, j’ai coupé deux têtes.
En réalisant le rêve de bosser pour un magazine comme madmoiZelle, d’abord, et en renonçant à celui de rester en couple avec mon ex.
Du coup, je pars m’occuper des autres rêves qui ont poussé : ouvrir ma chaîne YouTube, changer d’air, m’éloigner de l’Internet français pour partir… vivre à Londres avec ma meilleure amie.
Et qui sait, ptet faire pousser un tas de têtes en plus à la bête, en rencontrant des anglais marrants.
Le reste ne sera qu’aventure. Je ne pars avec rien, sûre de pas grand chose si ce n’est de ce que je ne veux plus jamais dans ma vie.
Alors j’ai la tête pleine de trucs. De hâte, de mélancolie, de nostalgie. De comptes en banque à fermer et de déménagement.
De CV en anglais, d’entretiens, de garçons français à qui dire adieu et d’ami.e.s à voir avant de faire un aller simple de l’autre côté de la Manche.
Je vais quitter mon 25m² en solo pour emménager chez ma BFF, son mec, ses trois chats et ses deux chiens. Je vais échanger les formules de politesse contre leur version anglophone et devenir le pilier d’un autre bar.
Je bois des verres avec mes potes français, je leur demande de me raconter leurs derniers bails avant que je m’en aille. Je dis aux meilleurs qu’ils seront les bienvenus si un jour ils passent par Londres parce qu’ils vont me manquer.
Je suis surexcitée, super heureuse, et sûre de mon besoin de me tirer.
Mais j’essaie de ne pas avoir les yeux mouillés à l’idée de vivre dans un autre pays que Léa, Amélie et Cécile, entre autres.
Je dis adieu à un magazine qui a formé mon adolescence et ma jeune vie d’adulte, à des collègues et patrons qui sont devenus des amis.
J’essaie de ne pas avoir le coeur serré à l’idée de ne plus voir ma famille, ma petite soeur, mes petits frères. J’essaie de ne pas me laisser avoir par la mélancolie, cette conne qui m’a tellement ralentie dans le passé.
Je dis au revoir à tout ça parce que je sais que ce qui m’attend est ouf, que c’est là où je suis censée être et que j’aurai de nouveaux amis, de nouveaux garçons rigolos, de nouvelles habitudes et un nouveau travail.
Alors en attendant, merci à ceux qui restent en France.
Merci pour l’amitié, merci pour les bisous. Merci pour le job, merci pour le soutien, et merci de venir me rendre visite.
Mais surtout, merci pour les souvenirs. Allez, à plus.