J’ai envie d’avoir un bébé.
C’est peut-être l’ovulation, c’est peut-être ma petite soeur, c’est peut-être les femmes enceintes dans le metro, c’est peut-être ce film.
J’ai envie d’élever un enfant.
Pas mille, pas parce que je viens d’une famille nombreuse, pas maintenant tout de suite, pas dans un an non plus, pas ici, pas en France, pas dans ce trou de souris qui me sert d’appart.
C’est bizarre ce genre de certitude physique alors que c’est un pas rêve ou un but de vie. Mais aussi sûr que j’ai les yeux bleus, que les usines ne fabriquent pas les nuages et que Joe Dassin avait le sens du drama : un jour je serai maman.
Ces mots-là je les écris comme un secret, je les écris tout bas pour ne pas trop les entendre moi-même. Parce que c’est pas pour maintenant, parce que je n’ai ni les moyens physiques ou psychologiques d’amener une nouvelle personne sur terre.
J’ai rarement confiance en moi mais aussi sûr que la blague du pain au chocolat est drôle : je sais que je serai une chouette maman. Je sais que je serai top à ça, autant qu’on peut l’être en tout cas.
Et c’est cette certitude chelou qui me fait une petite boule de chaud dans le coeur dès que j’y pense.
Je le vois déjà à l’école, en train de jouer dans sa chambre, de lire un livre avec moi, de choisir une paire de lunettes, d’avoir une peine de coeur, de me trouver ringarde. Je me vois trop l’aimer et lui faire découvrir tous les trucs de la vie.
Cette envie je la cache dans mon coeur comme un secret mais promis je la ressors au bon moment.
Je repousse la rencontre à dans quelques années parce que je suis pas une tarba et je vais pas t’accueillir dans un bordel pareil mais promis, je t’aime déjà.