En ce moment ma vie c’est un peu un parc d’attraction. Y a plein de choses trop cool et jolies, de la joie, des trucs sucrés, et des manèges qui vont vite.
Y a quand même surtout beaucoup de grands huits où les gens vomissent et regrettent un peu d’avoir testé. Et puis surtout des loopings que moi j’ose pas faire parce que j’aime pas avoir peur.
Mon parc j’essaie de le garder aussi BG que possible, je répare les petites fissures, je nettoie tant bien que mal les traces de merde que les anciens visiteurs ont laissées et je ferme même quelques attractions de temps en temps le temps d’y revenir ou de les réparer.
Enfin je dis ça mais ça m’est déjà arrivé d’en faire des manèges à sensation, parce qu’on m’avait dit que c’était plus doux que ce que je pensais et que j’aime bien l’aventure. En fin de compte c’était HORRIBLE, tellement horrible que j’étais sortie avec un vieux fou rire et le sentiment qu’en fait j’avais kiffé.
Pourquoi j’en tente pas d’autres si je sais que je vais kiffer ? Oui j’aurai un peu peur au début et c’est ça qui va me paralyser mais je vais kiffer à la fin alors qu’est ce qui m’empêche de ne pas me lancer et au pire, AU PIRE, ça dure deux minutes.
Ça c’est moi qui essaie constamment de voir le verre à moitié plein mais qui évite les vrais problèmes. Vous imaginez pas comme c’est facile de voir le bon côté des choses… quand on met toute la merde sous un tapis.
Mwa quand on me demande de l’aide et que je fais semblant de dormir
Au bout d’un moment, ça refoule pas mal mais, eh, verre à moitié plein, regardez comme je gère eh ! Première de la classe dans tous les domaines même à l’optimisme, vraiment forte comme meuf.
Je croyais que voir le verre à moitié plein c’était ignorer les manèges à sensation et se dire que eh, il me reste encore tous ces jolies attractions à côté ! Le grand huit de l’anxiété et de la confiance en moi, le train de la mine d’alcool que je me mets quand j’angoisse et de la peur de l’abandon de mes couilles, le tonnerre de Zeus de mes colères intérieures et la file interminable sans fast pass de gens qui me mettent mal dans la vie et que je dois gérer : je les mets de côté.
A la place je gère du vide, je mets des trucs nuls en priorité number one.
Et puis évidemment je lis un peu trop le livre d’or et de doléances des visiteurs du parc alors j’essaie de tout arranger en fonction des retours mais je sais plus trop ce que je veux et quand je sais finalement ce que je veux vraiment je blesse les visiteurs et je me déteste de plus les rendre heureux.
Je suis une putain de show girl et je pourrais être en train de brûler vive que je ferais des claquettes en disant » eh les gars faut pas s’inquiéter je vois le BON COTÉ « .
Mwa quand je suis un peu drama
Si je faisais vraiment ça bien, je viderais totalement le parc un moment, je dirais bye à tout le monde juste le temps de constater les dégâts et le montant des réparations et je rouvrirais seulement petit à petit pour réapprendre à gérer. Y aurait des déceptions, des gens qui m’aiment plus, de la tristesse, mais au moins je recommencerais d’un œil neuf.
Voilà je vois le verre à moitié plein de bon vin mais c’est parce que j’ai jeté le pinard bouchonné dans les plantes et qu’elles fânent à vue d’oeil. J’ai re-rempli mon verre mais c’est la même boutanche et j’ai juste pas encore goûté. J’ai rien changé.
La prochaine fois, je balance la bouteille.
Moi quand je crâme tout le monde