Peut-être serait-il raisonnable de considérer dorénavant la viande plutôt comme une épice…un arôme…voire un produit de consommation exceptionnelle.
Peut-être peut-on acheter trois fois moins de viande tout en la payant deux fois plus cher, ce qui permettrait à la fois de respecter les animaux, les éleveurs et les artisans de la mise en œuvre ( bouchers, charcutiers, tripiers, salaisonniers ) et de se respecter soi même, d’arrêter de se voiler la face à propos des conditions d’élevage, de transport et d’abattage industriels…
A tous les fanas, les inconditionnels de la bidoche en quantité de visiter, s’ils l’osent, ces élevages « modernes et humanisés » ou un abattoir « aux normes » ils ne risquent pas d’être les bienvenus, la curiosité étant un bien vilain défaut dans ces milieux là…..L’hygiène vous comprenez !!!
Peut-être alors que le doux rêve du petit veau gambadant dans les verts pâturages jusqu’à leur assiette dans une douce odeur de fleurs sauvages ne cadrera plus tout à fait à la réalité…peut-être.
Peut-être que le temps sera alors venu de revisiter les plats traditionnels (dits de pauvre quand la viande ou les salaisons servaient à aromatiser légumes et céréales ): couscous, paella, potée, choucroute, cassoulet, soupe aux choux, garbure..etc,tous plats riches de saveurs et de variété, équilibrés et nourrissants, familiaux et culturels,que venait ponctuer, sublimer, puissante mais discrète, la saveur de la viande offerte en partage.
On peut très bien vivre sans consommer ni viande ni de poisson. On peut aussi s’asseoir et réfléchir au plaisir que l’on prend et que l’on donne à travers les repas partagés, sans se voiler la face.
On peut décider de reprendre en main son alimentation en rajoutant aux repas la dimension qu’ils n’auraient jamais dû perdre: la pleine connaissance de ce que l’on mange.
Peut être est-il vrai que l’extrémisme est contre-productif….mais qu’est ce que c’est bon !!!