Je n'y avais jamais goûté, ni même entendu parler. Je me suis donc rendue à ce petit-déjeuner sans savoir à quoi m'attendre, et avec l'envie d'en savoir un peu plus sur ces petits pots de yaourts.
C'est ainsi que j'ai fait la connaissance de François Chedru, celui qui a repris la ferme des peupliers en 2007. J'ai longuement échangé avec lui, et j'ai découvert un homme passionné (de ses vaches, de ses produits, de son terroir, du mieux manger) et aux multiples facettes : d'abord vétérinaire, il devient fabricant d'aliments du bétail avant de reprendre la ferme des peupliers, située dans la jolie commune de Flipou en Normandie, entrainant avec lui sa famille.
Aujourd'hui, tout le monde sait que l'industrie agroalimentaire fonctionne sur un mode de production intensif, et que les unités de production de produits frais (on va rester sur l'exemple du lait, puisque c'est ce qui nous intéresse aujourd'hui) sont souvent éloignés des lieux de transformation. Selon François Chedru, c'est cet éloignement qui serait la cause de la dégradation qualitative des produits laitiers, devenus pour la plupart sans typicité et sans goût.
C'est en réponse à cette dégradation irréversible que cet homme a eu l'idée, ou plutôt devrais-je dire l'intime conviction, de reprendre la ferme des peupliers pour en faire un lieu de production de lait de vache et de transformation en yaourt en circuit court. En gros, il a remis au goût du jour la méthode traditionnelle, en opposition à toutes ces méthodes aujourd'hui couramment employées pour refroidir le lait à une température constante jusqu'à sa transformation (càd plusieurs jours plus tard).
Et bien ça donne des yaourts au goût incomparable.
J'en profite pour ouvrir ici une parenthèse sur leurs circuits de distribution : si jusque-là les yaourts de La ferme des peupliers étaient destinés au circuit CHR, on peut maintenant les retrouver dans certaines GMS comme Franprix, et bientôt Monoprix.
Ok, mais quel rapport avec une production en circuit court, me direz-vous.
D'abord, il y a le fait que le lait qui sort du pi de la vache est mis en cuve quelques heures seulement après la traite du matin. En cuve, le lait est mis à chauffer lentement au bain marie, pour préserver toutes ses qualités. Et hop, on le met en pot, où il va séjourner quelques heures en étuve à 43°C pour se transformer petit à petit en yaourt. Les yaourts ainsi créés peuvent en fonction des commandes partir le soir même ou le lendemain matin à travers la France. Difficile de faire plus frais !
Puis, il y a l'alimentation de la vache (j'aurais peut-être dû commencer par ça...). Loin d'être laissée au hasard, ici les vaches mangent local et sans OGM. J'ai même entendu dire qu'elles étaient confortablement installées et peuvent s'allonger sur un tapis de paille sous lequel a été placé un matelas moelleux en caoutchouc... C'est beau la vie de vache à la ferme des peupliers !
Là encore, on peut en tirer les mêmes conclusions quant à la qualité des produits.
Vous êtes peut-être comme moi, vous ne jurez que par les yaourts 0% pour pouvoir craquer sans culpabiliser sur le paquet de pépito. Alors je vous invite à faire ce que j'ai fait pour la première fois depuis loooongtemps à ce petit-déjeuner, c'est-à-dire goûter un yaourt au lait entier, au bon goût de crème, à la texture onctueuse. Un vrai yaourt en fait !
La gamme proposée est assez large, puisque l'on a du nature, du fruité, du chocolaté, du café ou plus original, du gâteau de semoule. Et tous ces yaourts on été primés au moins une fois au Concours Général Agricole de Paris. Oui madame.
Et cerise sur le yaourt (oulala je suis en forme), on peut la visiter, cette ferme des peupliers.
Elle est située à seulement 93 km de Paris et propose tout au long de l'année des visites libres et gratuites ou groupées et commentées (toutes les informations sont ici).
L'équipe est très sympathique, raison de plus pour aller leur faire un coucou !