Je partirais de Québec pour manger ce que je viens de manger chez Banh Xeo Minh.
Je vous écris à chaud, par une chaude nuit d’un été jeune mais déjà chaud, et j’ai bien peur qu’après un hiver à la El Nino, le contrecoup soit un été cuisant comme un échec.
Tombe à point, par 34.5C à mon compteur, j’ai dévoré un plat idéal à consommer lors de justement chaudes nuits d’été où l’estomac n’est pas à son plus dévorant. Au Vietnam, il fait chaud, très chaud, tout le temps genre, chaud, voyons fait ben chaud, osti qu’y fait chaud de genre de chaleur, chers lecteurs, et les gouttes de sueur vous transpire le visage juste à respirer l’air pesant. Alors leur alimentation y est foncièrement bien adaptée, c’est évolutif à travers l’Histoire. Bref, une maudite bonne crêpe, je m’explique.
Crêpe fermée..
.. crêpe ouverte.
La spécialité, la crêpe Banh Xeo, a été introduite en premier par ce restaurant à Montréal il y a plus de 15 ans. C’est pas un Depuis… mais c’est un Depuis-en-devenir. Faite de farine de riz, lait de coco, le jaune vient du curcuma, auquel on ajoute un fin mélange de petites crevettes et de porc, et le porc, ils savent bien le faire les Vietnamiens. Une bonne poignée d’haricots germés (jamais mon trip) et des verdures d’une fraîcheur incomparable. J’ai senti qu’on m’avait servi les plus belles du restaurant, on dirait que ça venait d’être cueilli. De la laitue en feuilles bien craquantes, des feuilles de menthe et de la périlla mauve que je n’avais jamais goûté avant, c’est bon. Pis une autre herbe bizarre que j’ai bien aimé. Moi je n’ai jamais vu ça sur aucun autre menu.
Ne sachant pas trop comment m’y prendre, j’ai demandé au très gentil serveur le quécé-du-comment: s’agit d’utiliser la laitue comme cuillère, d’y déposer une partie de la crêpe, les fines herbes et on roule le rebord pour gagner…un des meilleurs plats de l’année. Trempé dans une légère sauce au poisson, chaque bouchée explose de saveurs et de textures, du frais au croustillant, au craquant, au moelleux au piquant de la menthe sur un arrière-goût de crevettes.
Le service a été excellent. L’endroit est minuscule et contient 4 tables pour manger sur place, beaucoup le prennent pour emporter. L’endroit est plutôt mal situé, rue Bélanger, pas facile à repérer, je m’y suis pris à deux fois pour le trouver. Confusion additionnelle, il y a 2 restos vietnamiens côte-à-côte – c’est celui de droite. Le stationnement est facile par contre, pas mal plus facile qu’à leur local original sur le boul. St-Laurent, dans le quartier chinois.
Décoration
Pour une nuit chaude comme on les aime, cette crêpe est l’antidote aux repas trop pesants et pour $12.65 taxes incluses, c’est un deal de fous. J’avais le goût d’explorer le reste de son menu, pas mal autre chose que les Phos, parce que les Phos, je ne suis pas un pho-natique. Je trouve ça plutôt insignifiant comme saveur, je ne vois pas. Mais là, cette crêpe. Ils me disaient que leurs influences sont des 5 coins du Vietnam, un espèce du cuisine fusion intra-Vietnam, genre les Original 6 au hockey mais moins un.
Je termine cet article en payant un hommage à nos amis de la communauté vietnamienne de Montréal, on ne souligne pas assez leur intégration à notre communauté. Ils sont toujours gentils, toujours polis, toujours ouverts. Alors pour la St-Jean-Baptiste, j’aimerais saluer les québécois d’origine vietnamienne et merci de nous avoir choisi comme terre d’accueil, nous sommes plus riches grâce à vous et vous nous représentez fièrement.
Ils vont même te servir un thé vert. Oui, oui, ils ont pensé de le servir frais, fins de même.
P.S.: psstt….font des Banh Mi à $3.75 !! ché pas comment y font ! Cette place là devrait avoir un line-up dans n’importe quelle ville?
C’est celui-là..
Nourriture: 5/5
Service: 5/5
Coût total : $12.65 taxes incluses
Banh Xeo Minh
1308 rue Bélanger, Petite-Patrie (juste à l’est de Christophe-Colomb)
Ouvert : tous les jours sauf le mardi, pour luncher ou souper
François Lavigueur, ami-collaborateur, recherchiste non-officiel en bonnes adresses, lectures et produits.
François c’est l’ami avec qui tu peux parler sans JAMAIS manquer de sujets. En fait, dans son cas, il est possible de simplement l’écouter avec plaisir pendant des heures, tellement ses histoires sont colorées et intéressantes. Avouons-le, parfois on se demande si il aboutira à une fin avec tous ses détours, mais « Life is a journey, not a destination » et les plaisirs sont, avec François, dans les détails! Grand raconteur, éternel curieux, il est avide explorateur et d’un enthousiasme impossible à résister.