Peu de mots peuvent automatiquement me faire saliver aussi rapidement qu’Arahova.
Détecté très tôt sur mon radar lorsque je suis arrivé à Montréal, les célèbres souvlakis de le rue St-Viateur sont pour moi aussi classiques que les smoked meat de chez Schwartz ou les hot dogs du Montreal Pool Room – matière première au curriculum de tout étudiant qui se respecte et respecte les rituels de fin de soirée, après une soirée bien arrosée.
Le vieux Grec de la rue St-Viateur
Combinaison inspirée de viande (porc ou agneau), tomates, oignons rouges crues, nappée grossièrement et généreusement d’une sauce au yogourt avec assez d’ail pour repousser tous les vampires de Twilight 1-2-3 et 4, le tout enrobé d’un moelleux pita chauffé, le souvlaki est ton ami pour la vie.
Si vous allés à Toronto, il y a beaucoup plus d’endroits où vous pouvez trouver la spécialité grecque mais Arahova est meilleur, de loin meilleur. J’ai cherché à comprendre pourquoi et c’est encore une fois la même piste de solution, maison.
Ça fait cheap mais c’est bon !
Se cache dans le sous-sol de Arahova sur St-Viateur une boucherie. Ils reçoivent la carcasse complète de l’animal et la taille sur place. Dans mes cours d’économies, on appelait ça de l’intégration verticale: tu contrôles ta chaîne d’approvisionnement, de la matière première au produit final. Assez unique dans la restauration à Montréal mettons et l’ironie c’est qu’ils n’en parlent même pas. À notre époque de sur-sur-surenchère du qui fait le meilleur, qui source son ingrédient de la ferme la plus obscure et de qui en fait une description la plus poétique sur son menu, rafraîchissant pareil de retrouver un restaurant qui veut juste te servir le meilleur souvlaki possible. À la limite, la graphisme de leur menu t’envoie presque le signal contraire tellement il a l’air cheap mais ici la magie opère à l’inverse: un emballage glauque pour un produit exceptionnel.
Pour les amateurs, et je sais que vous en êtes, le problème du souvlaki est l’inverse du verre de lait : un c’est pas assez, mais deux c’est trop.
Entre le porc et l’agneau, toujours choisir l’agneau car les Grecs, ils mangent de l’agneau et ils savent mieux que personne comment l’apprêter. Le porc est juste la solution de rechange moins coûteuse qui permet d’afficher un prix moins élevé mais l’original, le vrai, c’est l’agneau. Arahova offre la solution et je ne peux pas croire que je n’y ai pas pensé avant (c’est pas vrai, j’étais bien content d’en manger deux). Commandez le « double souvlaki pita à l’agneau » pour $9.25. Vous obtiendrez le double de viande dans le même sandwich et ce sera assez pour un repas digne de Dionysos.
Le souvlaki à l’agneau
On retrouve des succursales à Brossard et à Laval mais ce n’est pas la même gang. Arahova existe « Depuis 1971 » et parallèlement à votre mariage, on était pas mal sûr que ça finirait en chicane cette affaire-là. Le « Fat Greek Wedding » a viré en « Ugly Greek Divorce » ce qui a séparé le royaume en deux un peu comme Sparte vs Athènes sur Historia (vous vous souvenez sûrement des guerres du Péloponnèse, right?). Une gang a gardé l’original sur St-Viateur, les autres ont ouvert des succursales en banlieue et ont distribué le tzatziki dans nos épiceries tout ça sous la même marque de commerce, le gros bordel (vous avez des flashbacks de 2009? ils l’ont inventé).
Pour ça que je vous parle de l’original. Faites-vous plaisir et arrêtez sur St-Viateur pour manger l’unique souvlaki de chez Arahova, juste imbattable et ça fait bien 25 ans que j’y vais, ils livrent à chaque fois du « AAA » comme dans « Arahova » sans R, H, O, V, antibiotiques ou hormones de croissance.
Nourriture: 5/5
Service: 5/5
Coût total : $10.63 taxes incluses
Arahova
256 rue St-Viateur (autre succursale 8335 boul. Langelier, St-Léonard
Ouvert : tous les jours, jusqu’à 2:00 et 4:00 du matin les vendredis & samedis
François Lavigueur, ami-collaborateur, recherchiste non-officiel en bonnes adresses, lectures et produits.
François c’est l’ami avec qui tu peux parler sans JAMAIS manquer de sujets. En fait, dans son cas, il est possible de simplement l’écouter avec plaisir pendant des heures, tellement ses histoires sont colorées et intéressantes. Avouons-le, parfois on se demande si il aboutira à une fin avec tous ses détours, mais « Life is a journey, not a destination » et les plaisirs sont, avec François, dans les détails! Grand raconteur, éternel curieux, il est avide explorateur et d’un enthousiasme impossible à résister.