Pendant des années, je me suis réservé la dégustation du tartare de boeuf pour mes sorties au restaurant, même si j’adore totalement ce classique de la cuisine de bistrot française.
C’est que, en lisant un peu sur le sujet, j’ai réalisé que le tartare, le vrai, se coupe au couteau et non au moulinet à viande comme je le croyais. Entre cette réalisation et le fait que mon congélateur est rempli de magnifique bouvillon des prés des Cantons de l’est du Québec et de chevreuil d’Anticosti, il ne fallut qu’un pas pour me lancer. Le tartare de boeuf maison, quel délice!
Cette recette n’a rien de révolutionnaire. En fait, ma recette est des plus classiques. Oui, j’aurais pu vous montrer une recette de tartare de boeuf à la thaï ou de tartare au wasabi et à l’avocat pour faire différent. Mais en bout de ligne, celle que je préfère et que j’anticipe est celle-ci. Je crois fermement que certains classiques doivent demeurer…justement…classiques. Il est tout à fait possible de tout réinventer mais une bonne partie du plaisir en cuisine est relié à la nostalgie ou au souvenir que l’on associe à un plat ou à un repas. Je me souviens des mes sorties avec mes parents au Soubise à Montréal, où je crois bien avoir dévoré mon premier tartare. Même chose pour l’Express qui le réussit toujours de façon aussi égale. Les français ont compris, depuis longtemps, que la technique et le savoir ancestral doivent être respectés. Rien ne me choque plus que de commander un classique pour me faire servir un plat-fusion, avec des ingrédients locaux et à la mode pour faire « hip »: du style tartare de saumon aux fraises, à la menthe et à la pomme grenade ou gratin « dauphinois » au fromage Oka et aux têtes de violons. Non merci, sans façons.
Pour les habitués, vous réaliserez par contre que j’ai carrément omis le jaune d’oeuf. En fait, à mon avis, l’oeuf est parfois superflu et comme certains sont hésitants avec les oeufs crus, vous voilà rassurés. Quoique… ceux qui sont hésitants avec les oeufs crus sont souvent les mêmes qui sont hésitants avec la viande crue…mon superflu devient donc superflu! Sentez-vous donc bien à l’aise d’y aller avec ou sans oeuf, à votre goût et selon la texture de votre viande afin de bien lier le tout si besoin est.
Pour ce qui est du débat contre la viande rouge, tout ce que je peux dire est que je suis très pointilleuse sur les sources de viande rouge que nous mangeons à la maison. De plus, nous en mangeons assez peu fréquemment, soit un à deux repas par semaine, et encore. En fait, j’ai réalisé que ceci est ma première recette sur le blog avec de la viande rouge (mis à part les os à moelle), et ce après près d’un an et demi et 77 capsules!! Cela étant dit, comme je l’explique si bien dans la capsule-vidéo, il y a certaines périodes où mon corps demande sa dose de viande rouge et, été comme hiver, le tartare de boeuf est alors mon meilleur allié (et probablement celui de chéri; petite bette heureuse = chéri heureux!).
Ingrédients
Pour 2 en repas principal ou 4 en entrée
- 1 livre, environ, de haut de surlonge de boeuf ou rumsteak ou filet ou pièce de votre choix (parlez-en à votre boucher!)
- 1 échalote grise hachée très finement
- 1 c. à table (ou c. à soupe) de cornichons dans le vinaigre hachés finement
- 1 c. à table (ou c. à soupe) de câpres hachées finement
- 1-2 c. à table (15-20ml) de moutarde de Dijon de bonne qualité
- 1 c. à table (15ml) de moutarde en grains entiers (ou moutarde à l’ancienne) – optionnel
- 1 c. à thé (5ml) de vinaigre de vin rouge
- 2 c. à table (30 ml) d’huile d’olive de bonne qualité
- Quelques gouttes de tabasco (au goût)
- Quelques gouttes de sauce Worcestershire
- 1 c. à table (environ) de persil frais haché
- 2 c. à table (environ) de ciboulette ciselée
- poivre du moulin et fleur de sel, au goût
- Optionnel: 1 jaune d’oeuf
- Optionnels et sur la table pour les convives: câprons, cornichons et fleur de sel.
Directives
- Hacher votre pièce de viande, au couteau, avec patience et douceur (voir la capsule si vous ne comprenez pas la subtilité ici…).
- Dans un bol, combiner tous les ingrédients.
- Servir ainsi immédiatement avec des croûtons de pain grillés ou des frites maison (avec mayonnaise 28 secondes, évidemment) et petite salade verte. Pour une présentation plus léchée, à l’aide d’un emporte pièce ou encore d’une boîte de conserve coupée des deux côtés, former un cylindre avec le tartare.
Qui l’eut crû ? c’est si facile !!
la-petite-bette-parfois-grognon-mais-j’me-soigne xx