Heeeeeeeeeey La Porchetta !!
Je suis un auditif. C’est comme ça que j’apprends, c’est comme ça que je comprends.
Et des fois, mon cerveau s’emballe et fais des liens là où il y en a pas. Comme lier « La Porchetta » avec « La Macarena ». Je sais ça ne fait aucun sens mais chantez-le tout haut pour le fun? Vous voyez, ça correspond parfaitement « Heeeeeeeeeey La-Por-che-tta ». On s’entend qu’il n’y a aucun lien entre une chanson fromage d’un band pop espagnol et un rôti de porc aux saveurs italiennes mais à partir de maintenant, utilisant de savantes formules de programmation neuro-linguistique, vous associerez à jamais le sandwich avec la chanson – « Car c’est bon! », répondirent-ils tous en chorale.
Mais revenons à nos moutons, et les champignons, de Monsieur Pignon.
On est tout en chanson.
Une porchetta, quand elle bien faite, et ce n’est pas facile, est simplement un rôti de longe de porc, ouverte comme un portefeuille, beurrée d’un savant mélange de romarin, sauge et d’ail puis roulée comme un contribuable québécois. Une exécution parfaite consiste à faire « toaster » le gras du dessus afin de créer une croûte craquante à souhait et ainsi venir opposer la viande plus molle et tendre de l’intérieur. Pense « Oreilles de Christ » mais sans oreille, et sans Christ, juste la texture. Comme le Saguenay, avec son eau douce, qui se verse dans l’eau salée du Fleuve, ceci créé un tourbillon de saveurs dans votre palais qui appelle toutes les baleines à venir casser le plancton.
Ma quête de la porchetta parfaite a débuté l’été passé alors qu’un comptoir s’était installé temporairement à Juste pour Rire – un peu sec, il doit y avoir mieux…puis lors de mon passage à Oysterfest au mois d’août, un autre comptoir temporaire: plus tendre mais sans les saveurs de fines herbes. Puis Alléluia, un premier resto nommé Le Cochon Caché parce que très mal situé sur Henri-Julien: j’y ai mangé ce que je considérais un des meilleurs sandwichs de tout Montréal, toute catégories confondues, incluant les Olympiques de la Porchetta. Malheureusement, selon moi, son piètre emplacement a eu raison de lui et leur aventure aura duré 6 mois.
Le plat principal chez Porchetta
S’inscrivant dans cette logique de « buildup », j’avais très hâte de classer ce nouveau resto de la Petite Italie dans mon échelle de porchetta (je classe constamment chaque expérience, du plus le bon, au plus le mauvais). Faisait longtemps que je n’étais pas passé par ce bout du boul. St-Laurent qui incidemment ressemble de plus en plus à une zone sinistrée tellement l’hécatombe des commerces nous saute au visage. C’est comme si le boul. St-Laurent faisait écho à la nouvelle exposition « Pompéii » du Musée des Beaux-Arts.
Porchetta vous propose principalement des sandwichs à la porchetta avec quelques accompagnements bien choisis. Perso, je demande toujours qu’on ajoute du rapini à l’intérieur. S’il y a 50 Nuances de Gris, alors il y a 3 Nuances de Porchetta : la viande moelleuse, la croûte croquante et l’amertume verte du rapini viennent s’entrechoquer dans votre palais, tel un coup de cravache sur la fesse gauche: « Paie attention! ». Une gentille salsa verde habille le reste du sandwich bien emmitouflée entre deux tranches de pain. J’ai trouvé bien sympathique qu’ils ne chargent pas extra pour ajouter des garnitures, le sandwich ($7.95) et un Sprite ($3.00), et le resto respecte la « ligne » du $13 que je me suis imposé à votre grand bonheur, chers lecteurs.
Le résultat est bon mais il manque une petite coche pour l’amener au niveau du Cochon Caché. Il y aurait 2 améliorations pour l’amener à la perfection selon moi: ça ne goûte pas le mélange de fines herbes, on compense avec la salsa verde (pas mauvais) mais on oublie que ce mélange parfume l’intérieur en cuisson et ça se goûte (ou pas). Et la viande était un peu sèche. Mais bon, n’empêchez-vous pas d’aller y goûter, ça reste plus solide que les comptoirs temporaires goûtés cet été: dans un monde d’aveugles, le borgne est roi.
Et puis, comme chanterait Céline, c’est quand même le seul sandwich à Montréal qui va te faire: » D-d-d-d-d-d-danse, dans ma tête » parce que….Heyyyyyy La Por-che-tta !
Nourriture: 4/5
Service: 5/5
Coût total : $12.60
Porchetta
6887 boul. Saint-Laurent
Ouvert : tout le temps
François Lavigueur, ami-collaborateur, recherchiste non-officiel en bonnes adresses, lectures et produits.
François c’est l’ami avec qui tu peux parler sans JAMAIS manquer de sujets. En fait, dans son cas, il est possible de simplement l’écouter avec plaisir pendant des heures, tellement ses histoires sont colorées et intéressantes. Avouons-le, parfois on se demande si il aboutira à une fin avec tous ses détours, mais « Life is a journey, not a destination » et les plaisirs sont, avec François, dans les détails! Grand raconteur, éternel curieux, il est avide explorateur et d’un enthousiasme impossible à résister.