Les vrais spaghettis carbonara

Par Lapetitebette

Note: Désolée pour la coquille d’hier, voici l’article, le vrai, le final et sa capsule!

Scusi!

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Dès le départ, soyons clairs. Les vrais spaghettis à la carbonara n’ont rien à voir avec les spaghettis baignant dans la crème, qui vous ont probablement traumatisé à quelque part durant votre enfance.   Je connais tout à fait l’image que vous avez en tête car j’avais la même avant de connaître l’authentique recette italienne.

Oui, les carbonaras ont mauvaise réputation il faut le dire. Pourquoi? probablement parce qu’il y a tout simplement eu trop de fausses versions qui ont brûlé autant de gourmands aguerris. Personnellement, je ne commande quasiment jamais les carbonaras au restaurant; 1) parce que c’est trop facile à faire bien, et même mieux, chez soi pour 6$ la portion (en étant extra généreux sur le parmesan et la pancetta) et 2) parce que, une fois sur deux, vous recevez un plat qui baigne dans la crème, avec du bacon, ce qui devrait en fait s’appeller un Alfredo au bacon. Tellement riche et écœurant qu’on en peut plus après les trois bouchées initiales dictées par notre faim et non nos papilles. En fait, je crois qu’on ne fait pas plus 1981 que les pâtes Alfredo au bacon.  Les mauvais restaurants ont probablement contribué à tuer la réputation des pauvres carbonara durant cette terrible période où le Québec culinaire n’était pas encore tout à fait à point (rappelez-vous du « vrai » parmesan en boîte de Kraft) et que la pancetta était juste connue d’un petit groupe d’italiens de St-Léonard, qui la préparaient sans doute dans leur sous-sol.

Goûteux, hyper satisfaisants, ils ont un petit quelque chose de sensuel difficile à décrire. En fait, les spaghettis à la carbonara seraient, selon moi, tout indiqués si vous voulez éviter la cohue des restaurants à la St-Valentin,  parce que, honnêtement là, y’a pas moins romantique qu’être entassés dans un restaurant, à se crier pour s’entendre, entourés de tous ces couples tentant de leur mieux de rendre ce moment ‘magique’ en attendant un plat préparé à toute vitesse par une équipe de cuisine débordée. À moins de payer le grand luxe à votre douce moitié, auquel cas le repas sera sans doute merveilleux mais la facture, elle, pourrait diminuer vos ardeurs tout pris que vous serez à évaluer votre budget pour la deuxième moitié du mois. Fiez-vous à moi, il faudrait être fait de glace pour résister à ces pâtes!  Bon…j’admets qu’il est possible que votre partenaire ait besoin d’une marche entre le repas et la roulade dans la botte de foin mais la balade au ralenti, main dans la main, sous les flocons (ou le parapluie pour les cousins) est probablement justement ce dont vous aviez besoin pour rendre cette soirée mémorable.

C’est ma belle-maman qui m’a réconciliée avec les carbonaras. Française de papa italien, elle détenait la vraie recette. Pour être honnête, je n’étais pas enchantée quand chéri m’avait dit que, ce soir là, circa 1995 (?), sa maman faisait ses fameux spaghettis à la carbonara….. J’ai tout de suite eu l’image de la boule de fettucini collante en crème écoeurante, et me suis demandé quelle excuse je pouvais utiliser pour demander une toute petite portion. Mal de ventre? problème féminin ? Voyez-vous, quand notre réputation de gourmande et grande mangeuse nous précède, il est difficile de soudainement faire le bec fin. Chéri restait alors encore chez ses parents et j’ai été élevée à faire au moins semblant d’apprécier l’effort qui va derrière tout plat cuisiné à la maison. J’ai donc pris ce qu’on me donnait avec le sourire et le faux-air d’anticipation.

La ré-vé-la-tion! Vous dire que je n’avais jamais eu aucune idée de ce qu’étaient les authentiques spaghettis carbonara serait un euphémisme.

Je vous demande donc de me faire confiance et d’oublier vos rancœurs. Il vous en prendra 10 minutes pour réaliser que ce ne sont pas les spaghettis à la carbonara que vous détestiez mais leurs mauvaises interprétations. Il n’y a AUCUNE crème dans cette recette. Je répète: aucune crème. Ça n’en fait pas pour autant un plat léger, soyons honnête, mais au final pas plus riche probablement qu’un plat de pâtes bolognaises. Sérieusement, nous avons tourné la capsule dimanche et toute la famille en redemande déjà.

C’est que j’avais oublié moi-même comme cette recette était fabuleuse et facile à faire. En cuisine, l’ironie est qu’on se perd parfois dans les dédales des tendances culinaires, en oubliant les grands classiques qui ont toujours rendu les gourmands si heureux. Un peu comme chéri finalement, pourquoi chercher ailleurs quand on a un classique entre les mains ? Suis-je bonne pour la St-Valentin là? 

Ingrédients – pour 2 bonnes portions ou 4 primo (entrée de pâtes en Italie) –

  • 300 gr. (environ ou 2/3 d’une boîte de 454gr ) de spaghetti
  • 125-150 gr. de pancetta coupée en dés
  • Huile d’olive
  • 2 oeufs entiers +
  • 1 jaune d’oeuf
  • 3 c. à table (ou c. à soupe, approx.) de fromage parmesan fraichement râpé
  • Poivre noir du moulin

Directives

  1. Amener une grande casserole d’eau à ébullition et saler généreusement.
  2. Dès l’ébullition atteint, déposer les spaghettis dans l’eau pour le temps de cuisson suggéré ou jusqu’à une cuisson al dente.
  3. Pendant ce temps, faire sauter les dés de pancetta dans l’huile d’olive dans une poêle à frire (qui sera assez grande pour contenir les spaghettis par la suite) jusqu’à ce que ceux-ci commencent à dorer. Dépendamment de votre pancetta, si il y a trop de gras accumulé au fond de la poêle, vous pouvez en absorber un peu avec un essuie tout (mais il faut en garder un peu, c’est primordial pour le goût et l’effet final!).
  4. Dans un petit bol, mélanger les oeufs entier, le jaune d’oeuf, environ 2 c. à table de parmesan (deux petits poignées) et du poivre du moulin. Fouetter brièvement à la fourchette.
  5. Égoutter les spaghettis, surtout ne pas rincer, transférer directement dans la poêle avec la pancetta. Combiner brièvement.
  6. Sortir du feu, ajouter la sauce (oeufs – parmesan) graduellement et bien combiner (voir la capsule pour mieux comprendre).
  7. Parsemer du reste de parmesan frais râpé.
  8. Servir immédiatement, sans trop de préliminaires (mais vous verrez, il vous sera impossible de résister d’y plonger de toute façon!).

Buon appetito!

la petite bette xx