Je ne sais pas vous mais moi, je me suis levé avec un mal de tête en 2016.
Un mal de tête dans mon budget.
Pourtant je ne fais pas d’abus. Si je prends une entrée, je n’ai souvent plus faim rendu au dessert. Je choisis la table d’hôte. Oui, oui, je le connais le Sancerre 1er Cru, vendanges tardives et soignées aux petits oignons mais à $120 la bouteille, les raisins ont-ils bénéficiés de séances de massage et de sauna avant la mise en bouteille et si oui, vont-ils plus transpirés de saveur en bouche? Faut-il que Sancerre devienne Sancenne à la fin du mois?
Statistiques Canada a bien beau me dire que l’inflation est juste de 2%, j’arrive toujours au-dessus dans mes observations: Hydro-Québec augmente de 4%, mon permis de conduire a doublé de prix (facturé aux années vs aux 2 ans, une inflation créative), le Fédéral baisse la TPS de -2%, le Provincial vient me la rechercher en augmentant la TVQ de +2%, les Producteurs de Lait sont garantis d’une augmentation de 4% par année bref, tout le monde augmente sauf nos salaires.
Et puis sans trop m’en rendre compte, les sorties au resto sont devenues de plus en plus inconfortable à digérer. Me semble qu’il n’y a pas si longtemps, on pouvait aller dans un bon resto avec son chum pour $120, all in. Bonne nouvelle: on peut toujours aller au resto aujourd’hui pour $120 ! C’est juste que ce serait préférable que vous n’ayez plus de chum: c’est le même prix, mais pour 1 personne. Tiens un exemple, jeudi passé, resto Pastaga, excellent repas, bouteille de vin divisé en 3, total $97 – all in. Ça chiffre, comme disent nos amis Français.
Est-ce que ça valait $97?
La chronique que je vous propose, c’est un peu ça.
Connaissant ma propension à manger au resto souvent (mon budget annuel est ridicule, je vous l’assure et je m’assume), plusieurs amis m’avaient suggéré de partir un blogue. C’était en 2007. Flash forward en 2016 et ma conclusion est que cet espace est déjà très occupé par des blogueurs qui font une excellente job sur le front des restos branchouillards, hipsters barbus avec touche de cabane à sucre néo-rustique à saveur de short ribs éclairée par des lampes en métal industrielles (note: je ne me souviens jamais si c’est les lampes, ou le métal, qui a la qualité d’être “industriel”. Je sais par contre que ça n’a au-cun impact sur ce que je mange – arrête de rire, je le sais que tu le sais de quoi je parle).
Je vous propose donc un autre segment de l’éventail de restos dont nous avons à notre disposition à Montréal: le bas de gamme, le trou, le resto beau-bon-pas cher, le “hole in the wall” bref, des restos avec le meilleur rapport qualité/prix en ville. Barre nonnes.
Alors j’ose ouvrir un nouveau front. Si vous me donnez un peu de votre attention, voici ce que je vous propose à chaque lundi chers lecteurs. Je ne dirais pas que c’est une méthodologie, je le définirais plus comme le cadre que je m’impose, simplement par souci de clarté envers vous.
Tout d’abord, je voulais vous dire que ça va se passer le midi parce que c’est l’occasion de se chercher un endroit pour un repas sur le pouce, pas trop cher, rapide, énergique et sympatique. Dans un 2e temps, j’accorderai peu d’importance à l’ambiance ou la décoration parce que tu rentres, tu commandes, tu sors. Point barre, de nonnes, aussi. Ce serait donc un peu niaiseux d’accorder de l’importance là-dessus et entre vous et moi, j’éliminerais pas mal tous les restos asiatiques (note: tout au fil de mes chroniques, vous découvrirez que je tiens certaines théories comme universelles dans l’Univers. Un peu comme en physique quantique, elles sont inviolables. À travers les années, j’ai testé maintes fois avec beaucoup de doutes raisonnables qu’elles sont toujours vraies, peu importe. Par exemple, un bon resto asiatique ne sera jamais bien décoré. C’est d’même. Encore mieux si le resto en question est laid ET pas trop propre. Là on est sur une petite piste pour le Général et un tao de bonnes saveurs).
L’autre règle c’est ce que j’appelle La Ligne: je trace où la ligne de prix?
Pour moi, un prix est tout simplement ce que quelqu’un, à quelque part est prêt à payer pour un produit. C’est donc un peu, beaucoup, personnel. Y’a rien de vraiment cher ou de, pas cher, y’a juste ce que t’es prêt à payer pour ce que ça vaut, pour toi. Par exemple, j’ai essayé le steakhouse de Peter Ludger à Brooklyn l’an passé: un steak porterhouse pour deux. Expérience éthérée dont je me souviendrai toute ma vie. Je conduirais 6 heures sans problème pour répéter cette expérience. Pour moi, ça valait le prix, c’était une excellente valeur.
À l’autre extrême, j’ai demandé autour de moi comment ça valait un trio Big Mac chez McDo, juste pour le fun: $9 all in. C’est le point de comparaison que je propose car il représente une belle synthèse de l’inflation que nous subissons.
Anticipant que vous êtes prêt à payer un peu plus cher que du fast food et idéalement avec un meilleur inventaire de saveurs, j’ai finalement tracé une ligne artificielle à $13, all in. Issshhh, je trouve ça bas mais d’où l’intérêt de cette chronique: ça ne sera pas facile. Pourquoi $13? Parce que j’élimine les pizzérias, la plupart des restos à burgers à $18 parce qu’il y a du bacon bref, parce que c’est juste plus difficile pis, si c’est pas difficile alors y’a pas de valeur. Au propre, comme au figuré, et du moment que le resto chinois ne soit lui, pas trop propre, comme vous avez acquiescé plus haut et parce qu’aussi, j’aime bien plogué le verbe “acquiescer” dans mes textes.
Dernier point, le service. Autant je n’accorderai aucune importance à l’ambiance, je vais retenir le service rapide, précis et souriant, des critères qui le midi sont légèrement différents du soir selon moi. Mais jamais avant le goût. La priorité c’est le goût. Après c’est le service, le tout à $13, all in. Vous comprendrez que plusieurs restos grecs seront contents parce que clairement le sourire n’est pas inclus dans leur face mais qu’est-ce que tu veux, on se souvient du goût, rarement de la tête du Turc.
J’ai bien l’intention d’éclater le territoire également pour rejoindre le plus d’entre vous et parce que j’ai été longuement sur la route au début de ma carrière, ce qui m’a donné une perspective unique sur les différents quartiers de notre île en ville, et pas juste des quartiers centraux.
Alors voilà ce que je vous propose : publication les lundis, les meilleurs idées de repas du midi pour $13 tout inclus dans le Montréal métropolitain. C’est ça mon terrain de jeu, embarquez-vous dans mon délire?
Deal or no deal?
François c’est l’ami avec qui tu peux parler sans JAMAIS manquer de sujet. En fait, dans son cas, il est possible de simplement l’écouter avec plaisir pendant des heures, tellement ses histoires sont colorées et intéressantes. Avouons-le, parfois on se demande si il aboutira à une fin avec tous ses détours, mais « Life is a journey, not a destination » et les plaisirs sont, avec François, dans les détails! Grand raconteur, éternel curieux, il est avide explorateur et d’un enthousiasme impossible à résister.