Je ne vous le pardonnerai jamais !
D'une ancienne (mais alors, vraiment ancienne) pension de famille devenue par la force des choses, des ans, et certains chemins détournés, la table de Michel Rostang (et son chef Édouard), qui, 35 ans plus tôt, « régnait » encore sur (le village de) Neuilly, et depuis qu'il y venait quant il avait encore 20 ans, Jean-Jacques Rodier, la cinquantaine bien assumée, le boss (aminci pour l'occasion, de 15 kg, tout de même !), polo jaune poussin et pantalon mauve à la Tropézienne, nous confiera que du plafond en verre colorisé et assemblé, il ne saurait déterminer s'il avait été « importé » ou si cela serait d'origine ! D'une boulangerie, ou plutôt d'un volailler, conclura-t-il ! Beaucoup plus loquace il se révélera s'agissant de ses masques Africains, issus de ses fructueux voyages au Sénégal, au Mali, ou au Burkina Faso … Mais, c'est surtout son « chef » qui fera la différence (eu égard au caractériel d'il y à deux ans, le premier de la « lignée », un ex de Top Chef), Mohammed Mhamdaoui, qui dévoilera un don insoupçonné et une constance dans la « mise en scène » comme dans les appréhensions ! Avec « sa » formule à 30 € (entrée+plat ou plat+dessert) et 34 € (entrée+plat+dessert), Jean-Jacques s'inscrit là dans la belle exception ! Le foie gras mi-cuit sur ardoise, résolument provocateur, et en saveurs, son pain de campagne grillé, les asperges blanches, leurs légumes croquants, et l’œuf mollet en poêlon, sur ratatouille maison, les commentaires seront superflus, nous leur préféreront une dégustation passionnée mais raisonnée ! La côte de veau, environ 300 gr, épaisse et rosée à souhait, ses pommes grenailles, sa Béarnaise, le pigeon rôti sur l'os, entier, découpé, son (très généreux) foie gras poêlé, sur lit de (petits) légumes « printaniers » issus de petits producteurs, et le faux-filet épais, environ 350 gr, issu de Bavière, de chez la Nivernaises, une référence indiscutée, sa moelle d'os, ses grenailles, et sa Béarnaise, comme nous le préciserons à Jean-Jacques, quel changement (radical), à mille années lumières de la pseudo bistronomie d'avant ! Et puis, l'aspect douceurs, Pastilla de pommes, pruneaux, abricots caramélisés, baba au Rhum Saint James et tiramisù aux fraises, bien maîtrisées, certes pas des modèles « déposés », ou issus de petits génies du monde pâtissier, mais du bien pensé, du bien concocté, en un mot du (très) apprécié ! Comment résister à cette adresse « métamorphosée » ? Aucune chance, y'a plus qu'à vous exécuter ! Notre dégustation de vin :Formules 30 et 36 €.Ouvert du lundi au vendredi et samedi de 19h30 à 22h30.
La Boutarde4, rue Boutarde92 200 Neuilly-sur-SeineTél. : 01 47 45 34 55 www.laboutarde.comNote : 14/20