Visiter le sud de l’Espagne, l’Andalousie et certaines de ses plus belles villes à bord d’un navire à taille humaine ? Oh que si. Surtout s’il est fluviomaritime pour voguer sur les fleuves ou en mer !
Séville, Grenade, Cordoue, Guadalquivir, Golfe de Cadix. Comment ne pas accepter cette invitation au voyage pour ce nouvel itinéraire de CroisiEurope en Andalousie.
Voici mon journal de bord de cette expérience inoubliable au rythme lent et enchanteur de cette terre du sud très ensoleillée.
La belle Séville, port de départ d’une croisière en Andalousie
Partir de Séville comme port d’embarquement pour une croisière est du bonbon! N’ayant jamais eu la chance de venir dans le sud de l’Espagne j’ai été littéralement charmée au premier coup d’œil.
Séville est une ville où il fait bon vivre et flâner ! Les terrasses joyeuses sont bondées, tous âges confondus, autour d’un verre de Jerez, vin d’orange ou une cerveza, tapas en prime. Cette ville où les oranges tombent du ciel et le soleil brille sans retenue est abordable, accessible et grisante.
Comme ville de départ à une croisière, Séville mérite d’y atterrir au moins un jour avant l’embarquement (ou rester quelques jours au débarquement).
J’ai été marquée par la cuisine andalouse, les grands jardins de Séville, sa richesse artistique et architecturale et sa musique qu’on écoute en claquant des talons et en ayant envie d’apprendre à jouer de la castagnette ou de la guitare.
Jour 1 : Embarquement à Séville pour CroisiEurope
Le jour du départ de la croisière, j’ai trouvé l’équipage de CroisiEurope particulièrement accommodants et accueillants. Bien que l’heure d’embarquement officielle soit affichée à 18h pour la première journée, j’ai pu accéder au bateau pour déposer ma valise en milieu d’après-midi.
Chose à savoir, il y a un arrêt de l’autobus qui part de l’aéroport (SVQ) vers le centro (5 euros par personne – *vérifier si les tarifs sont toujours valides) à quelques minutes à pied du terminal de croisière de Séville. Sinon, les taxis sont nombreux et plutôt abordables ici. CroisiEurope peut aussi vous organiser un transfert.
J’ai donc pu me rafraichir dans une cabine de courtoisie, et visiter le bateau quelques heures avant que les près de 150 autres passagers se joignent à bord. Du port, j’ai ensuite pu partir en grande balade à pied, à 2 pas du bateau, dans les jardins de Séville, vers la Plaza de España et me perdre dans toute cette beauté.
Aux alentours de 19h, le souper (toujours délicieux) était servi à bord. Chose à savoir, sur CroisiEurope, les repas du midi et du soir, trois ou quatre services, sont servis à la table. Pas de buffet ici, de belles assiettes préparées avec amour, toujours, par des Chefs passionnés.
Sur cette croisière de 8 jours et la majorité des croisières de CroisiEurope, les boissons, le café et l’eau sont inclus (sauf la carte sélection (top shelf) au bar).
Après le repas, nous étions libres d’aller digérer sur le pont soleil en profitant de la ville illuminée ou de partir se promener. L’accès au bateau est simple et sécurisé. À toute heure, vous n’avez besoin que du code d’entrée confidentiel qui vous est donné à l’arrivée.
Après une sortie en ville entre copains, tout comme pour ma première croisière fluviale en Alsace, je dors ce soir comme un bébé, bercée peut-être par les doux flots, à peine perceptibles.
Jour 2 : Hacienda, spectacle équestre à Isla Minima et en mer, vers Huelva
Au petit matin, il est possible de prendre son café sur le pont-soleil ou y faire ses étirements, tout doucement.
Le petit-déjeuner est servi ce matin entre 8h et 9h30 car nous sommes attendus à Isla Minima, à l’hacienda pour un spectacle équestre, avec une dégustation de Jerez et un ballet enjoué de flamenco avec deux belles andalouses. Que d’émotion dans cette excursion!
Au retour, le repas est servi. Gaspacho andalous (délicieux!), bar (sa cuisson parfaite au coeur – un sacré défi avec autant de convives gourmets) et, enfin, île flottante exquise au caramel qui ravit nos papilles.
Après le déjeuner, quelques heures de navigation sur le Guadalquivir, puis dans le golfe de Cadix, dans l’océan Atlantique. Siesta ou lecture? Reste à choisir si j’ai envie de rester dans ma confortable cabine ou sur le pont supérieur (j’adore la large baie vitrée coulissante qui me permet de sentir l’air salin et ses embruns) ou profiter d’un des nombreux espaces de repos à bord (climatisés).
Certains passagers jouent aux cartes ou au scrabble, d’autre se reposent sur un transat au doux bercement des flots, plusieurs lisent ou baignent leurs regards dans l’horizon à l’infini.
Escale à Huelva, Andalousie
Huelva, la plus occidentale des capitales andalouses est aussi célèbre puisqu’elle fut le port de départ de la grande aventure de Christophe Colomb, en 1492, pour le voyage où il découvrit le Nouveau Monde : l’Amérique.
CroisiEurope propose d’ailleurs une excursion pour le Monasterio de la Rabida où notre journée commence. Ce monastère franciscain toujours en activité déborde de pièces historiques représentant l’incroyable périple de cet aventurier visionnaire.
Huelva est une commune plus qu’enviable sur le littoral Andalou. Entre vastes plages, son marché formidable qui déborde de poissons, de crustacés aux milles couleurs et de saveurs locales si typiques, je suis restée sur mon envie et reviendrais bien à Huelva pour quelques jours de « farniente gourmande».
Nous étions accostés au pied du ‘Muelle del Tinto’, ce pont construit pour l’embarquement du minerai que l’on transportait autrefois par le train de Rio tinto, il est considéré comme un emblème de l’ingénierie industrielle du XIX siècle et un symbole de la ville.
C’est aussi l’endroit privilégié pour faire la bumba ou s’embrasser romantiquement devant le coucher de soleil ou digérer un repas très copieux… à bord d’un bateau de croisière.
Une visite trop rapide mais enchanteresse où j’ai dû retenir ma gourmandise car le repas du midi nous attendait sur la Belle de Cadix. Quel bonheur d’avoir ensuite quelques heures de navigation en mer pour bercer la plus douce des siestes d’après-midi.
Jour 3 : Escale à Cadix, la blanche balnéaire
En soirée, nous voilà abordés à Cadix sur… la Belle de Cadix. Coup de cœur pour cette jolie péninsule andalouse, une destination que je n’avais pourtant jamais envisagée. Un bout du monde !
Voilà d’ailleurs un avantage très appréciable des croisières. Les nombreuses escales et excursions permettent d’avoir un avant-goût de plusieurs destinations, pour mieux y revenir, peut-être plus longtemps, la prochaine fois.
Le port commercial où notre « Belle » accostera dissimule la vieille ville, juste à côté, et la balade le long de l’Atlantique.
Cadix, ville fortifiée, combine un front de mer magnifique, des jardins grandioses, une joie de vivre contagieuse, une vie locale des plus sympathique qu’on retrouve à chaque tournant de ruelle.
En soirée, une excursion facultative nous permet de profiter d’un formidable spectacle de flamenco dans cette ville qui est à l’épicentre de cette danse fougueuse et intense tant associée à l’Andalousie.
Jour 4 : Cadix & Jerez de la Frontera
Toujours à Cadix, le lendemain, c’est à bord d’un autobus tout confort que nous nous dirigeons vers Jerez de la Frontera, connue pour ses vins fortifiés du même nom (aussi connus sous les appellations xérès ou sherry).
Il n’y a pas d’ailleurs que les vins qui soient fortifiés car, au centre de Jerez, impossible de manquer l’Alcazar, forteresse du XIe siècle d’origine islamique et ses grands murs en pierres dorées, tel un décor de théâtre.
La visite commence par une balade pour explorer cette belle ville espagnole baignée de son généreux soleil. Ensuite, visite des caves et dégustation gourmande de Jerez à la magnifique Bodega Osborne, grand producteur de Jerez depuis près de 250 ans. L’espace est ample et superbe et vaut vraiment le détour.
J’aurais bien aussi aimé aller visiter le fameux vignoble Tio Pepe, personnage vénéré ici, un nom que vous connaissez peut-être puisque c’est un des sherry les plus vendus au monde.
Au retour, ça roupille sur l’autobus et, pour les autres, l’excellente guide locale offre des informations complémentaires sur la région.
Ensuite, démonstration équestre & flamenco chez le très reconnu club équestre de la Arboleda. Magnifico! Ce cocktail détonnant est un beau reflet de leurs traditions qui restent bien vivantes.
Au retour, souper et soirée de gala, devancée exceptionnellement puisque le niveau des eaux dans le fleuve Guadiana, au Portugal, n’était pas assez haut pour y naviguer tel que l’itinéraire original le prévoyait. Rien qu’on puisse faire, mon premier séjour au Portugal devra être reporté à une autre fois.
C’est donc le temps de sortir nos plus beaux atours et de profiter de cette grande soirée festive à bord où l’on nous gâte. Nous avons même eu l’opportunité unique d’aller assister à la mise en place de nos assiettes de foie gras. Naviguer en compagnie française a certainement des avantages !
Après avoir profité du plancher de danse avec des croisiéristes bien sympathiques, navigation de nuit le long de la côte pour remonter le Guadalquivir vers Séville qui sera donc notre port d’attache pour les prochains jours.
Jour 5 : Séville Plaza de España et Alcazar de Séville
Ce matin, j’ouvre les rideaux de ma cabine juste comme le bateau accoste à Séville. J’ai adoré cette nuit sur le bateau durant la navigation, surtout la partie en mer, bien différente du fleuve. À tel point que je suis attristée ce matin car, pour nos derniers jours, la Belle de Cadix restera ancrée et les prochaines excursions se feront à pied ou en autobus. Je vais m’ennuyer des flots mais je garde en moi leurs plus beaux souvenirs et mes émotions ressenties.
Être amarré dans le port de Séville à proximité du centre a ses avantages. Au petit matin, un groupe part pour une visite accompagnée de la Place d’Espagne. Comme je l’avais déjà visité à mon arrivée, je pars explorer, seule à pied, la ville en prenant tout mon temps.
Mal de terre ?
Drôle de surprise ce matin, en marchant pour aller visiter deux marchés publics de Séville, Mercado de la Feria et Mercado de la Encarnaćion (sous le célèbre parcours Las Setas (les champignons), le trottoir danse sous mes pieds.
J’ai le mal de terre (sans nausée)! Quel drôle d’impression de sentir les vagues… qu’une fois débarquée. C’est donc en titubant très légèrement que j’ai profité de cette matinée de temps libre pour déguster churros, jambon espagnol et fromages et faire quelques achats pour des cadeaux.
Retour sur le bateau, pour un repas typique sublime de morue à la portugaise avec pommes de terre et chou braisé, avec mes compagnons de table. Sous la chaleur de Séville, j’avais hâte de revenir à ma maison sur l’eau, les pieds fermes et l’estomac qui gargouille d’anticipation.
Qui eût cru que je me serais sentie plus à l’aise à bord que sur terre ?
Heureuse donc d’être de retour au bateau, au frais, pour le repas du midi pour nous retrouver pour la visite de l’Alcazar et la cathédrale de Séville.
Visite de l’Alcazar de Séville
La visite de l’Alcazar et de la cathédrale de Séville sans devoir réserver des jours à l’avance ou faire la file au soleil? Cette excursion proposée (et réservée pour nous) par CroisiEurope est facilitée par notre guide locale officielle passionnante.
L’Alcazar de Séville, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, est le palais royal habité le plus ancien d’Europe. L’origine de cette forteresse remonte au XIe siècle. On y trouve palais somptueux et jardins luxuriants mariant les arts musulman, gothique, Renaissance, baroque et romantique, résultat d’un incroyable amalgame de la culture islamique et chrétienne.
À quelques pas de l’Alcazar, nous voici à la cathédrale de Séville, la plus grande cathédrale gothique au monde. La Catedral de Santa María de la Sede est en forme carrée plutôt qu’en forme de croix traditionnelle, puisque celle-ci a été érigée sur l’ancienne grande mosquée de la ville.
Après tant de beauté, retour au bateau pour un apéro au salon-bar, avant une bonne douche et le diner.
Jour 6 : Visite de l’Alhambra à Grenade
Lever aux aurores car aujourd’hui, c’est départ en bus vers Grenade. Presque 3 heures de route pendant lesquelles certains écoutent les commentaires fort pertinents de notre guide pendant que d’autres roupillent alors que moi je travaille sur mon ordinateur.
La route est magnifique, longeant des champs d’oliviers, des vallées époustouflantes avec en toile de fond les sommets encore enneigés de la Sierra Nevada, à l’horizon.
Arrêt shopping à Grenade
À Grenada, nous avons la matinée libre pour visiter la ville et faire un brin de shopping dans ses ruelles aux airs de souks marocains. J’en profite pour acheter du turron, ce nougat espagnol aux amandes et je me retiens très fort de ne pas acheter de magnifiques poteries pour mes photos culinaires (la valise est déjà pleine !).
Ensuite, direction vers le deuxième site le plus visité au monde (et pas pour rien) : L’Alhambra.
Visite de l’Alhambra
L’Alhambra, palais, forteresse et citadelle datant du VIIIe siècle, doit son nom aux murs et aux tours rougeâtres qui entouraient la citadelle : « al-qal’a al-hamra » en arabe signifie fort ou château rouge.
Unique ville palatine survivante de l’âge d’or islamique, vestige de la dynastie nasride, le dernier royaume islamique d’Europe occidentale, l’Alhambra est époustouflante de détails, de raffinement et de splendeurs, à l’intérieur comme dans ses jardins.
N’entre pas qui veut à l’Alhambra! Chaque demi-heure, seulement 300 personnes peuvent entrer dans le palais pour le visiter et il est impossible d’acheter des billets sur place.
Les entrées sont souvent épuisées des semaines à l’avance. Nous étions donc très reconnaissants d’avoir des billets sécurisés dans le cadre de notre excursion avec CroisiEurope.
Après cette grande balade à fouler cet endroit emblématique sacré, la majorité des passagers ont dormi dans l’autocar au retour, à rêver aux 1001 nuits, peut-être ?
Jour 7: Cordoue et la mezquita
La cerise sur le gâteau? Nous quittons pour notre dernière journée direction Cordoba. J’ai eu un grand coup de coeur pour la ville de Cordoue! L’arrivée par son grand pont, ses patios fleuris et enfin, sa mezquita, unique en son genre.
C’est que la mezquita – cathédrale est bel et bien une cathédrale ET une mosquée. Les origines de Cordoue se perdent dans le temps. Ville Romaine puis musulmane, la mosquée fut convertie en cathédrale chrétienne au XIIIe siècle. La Mosquée Cathédrale ainsi que tout le quartier ont reçu le titre de Patrimoine de l’Humanité de l’Unesco.
Difficile à décrire, entre son jardin de 850 colonnes et son étonnante cathédrale « hybride » toute vêtue d’or, il faut mettre Cordoue sur votre liste prioritaire si CroisiEurope ne vous amène pas déjà.
Après le repas du soir, quelques amis du bateau et moi avons sauté dans un taxi pour aller visiter Las Setas, dans le Centre de Séville.
Cette installation moderne et gigantesque aux allures de pleurotes géantes (d’où le nom Las Setas qui signifie : les champignons), s’illumine de feux colorés transitoires le soir venu. Une expérience surréelle, apaisante et vibrante que nous vivons, éblouis, pour notre toute dernière soirée à Séville.
Jour 8 : Ce n’est qu’un au revoir, CroisiEurope
C’est le cœur lourd, le lendemain matin, que j’ai déposé ma valise sur le pas de ma porte de cabine avant 9h pour mon transfert vers l’aéroport.
Il existe un très beau mot en portugais qui n’a pas de réelle traduction en français : SAUDADE (se dit : sa-ou-da-dé). Mélancolie heureuse. C’est le mot qui me vient en tête même si le Portugal fut hors de portée cette fois-ci.
Je repars avec de nouveaux amis de croisière dans le carnet d’adresse, l’envie de reprendre le large le plus tôt possible, le teint un peu plus basané et le cœur rempli de gratitude et de beaux souvenirs fluviomaritimes.
Ce n’est qu’un au revoir car, cette semaine, j’ai le plaisir de tester ma première croisière en péniche sur le canal de Bourgogne. Voilà un plan délicieux en mode #SlowTravel pour marquer le début des grandes vacances estivales.
La petite bette a été gracieusement invitée à tester l’expérience de ce nouvel itinéraire à bord de Croisieurope . Opinions et photos partagées ici demeurent les miennes et je tiens à remercier CroisiEurope pour cette expérience inoubliable qui, je l’espère, saura inspirer d’autres futurs passagers.