Dans moins d’une semaine, je pars en Italie pour mon premier pèlerinage. Comme j’y vais seule, sans groupe, sans accompagnateurs, sans véhicule pour transporter mon sac, sans expérience quelconque, j’ai fait beaucoup de recherches. Si, toi aussi, tu songes à un pèlerinage ou une longue randonnée, cet article pourrait te guider.
Sommaire
- Faire un pèlerinage : bucket list ✅
- Choisir son pèlerinage
- Quel est le bon moment pour un pèlerinage?
- « Ton pèlerinage est déjà commencé »
- Différence entre pélerinage et longue randonnée ?
- Pourquoi faire un pèlerinage ?
- Pèlerinage accompagné ou en solo
- Où faire son pèlerinage ?
- Comment se préparer à un pelerinage ou longue randonnée ?
- S’informer
- Entrainement pour pèlerinage
- Soucis de santé à évaluer avant le départ
- Podiatre
- Dentiste
- Chiropraticien ou osthéopathe
- Matériel requis ou suggéré pour un pélerinage
- Sac à dos
- Bâtons de marche
- Eau et électrolytes
- Bottes & Sandales
- Vêtements à apporter en pèlerinage
- Soleil-soleil
- Kit de survie
- Cartes et GPS
- Ce que j’apporte dans mon sac à dos de princesse pèlerine
- Prête, pas prête…
Faire un pèlerinage : bucket list ✅
En 2004, Chéri et moi avons chacun écrit la liste de 50 choses que nous voulons réaliser, au minimum, dans notre vie. Le fameux « bucket list » qui prend son nom des choses qu’on veut réaliser avant de « kick the bucket » c’est à dire.. notre mort.
J’ai réalisé plusieurs items de ma liste depuis #gratitude. Mais… « Faire un pèlerinage « y était toujours. À l’aube de mes 53 ans, devant la réalité qu’il me reste moins de bonnes années devant que derrière, le temps était venu.
En janvier, j’ai fait le premier pas : commander mon passeport du pèlerin de la Via di Francesco en Italie (tous les détails ci-dessous) et réserver mon billet d’avion.
Le reste ? Voici comment je ne prépare pour mon premier pèlerinage en solo, en Italie sur plus de trois semaines.
Choisir son pèlerinage
Avant même de se préparer, il faut décider quel pèlerinage nous interpelle. Compostelle ou le tour des Îles-de-la-Madeleine ? Il n’y a pas de bon ou mauvais pèlerinage, selon moi. Mais la destination décidera des dates car faire les Alpes en janvier n’est pas nécessairement recommandé, sauf sur des skis, et… encore.
Quel est le bon moment pour un pèlerinage?
Si vous attendez le bon moment pour un pèlerinage, aussi bien vous dire que le bon moment ne se présente pas tout seul pour la majorité d’entre nous. Il y a toujours quelque chose de plus important, de plus urgent, pas assez d’argent, les enfants, le patron, les rénovations, un rendez-vous impossible à repousser, etc, etc
Il faut généralement, pour la plupart d’entre nous, bloquer une date dans le calendrier plusieurs mois à l’avance. De là, il y a urgence de mettre les pions en ligne, tout organiser avec ceux qui se sentent concernés par notre départ et payer le billet d’avion pour vraiment pouvoir partir.
« Ton pèlerinage est déjà commencé »
J’ai acheté mon billet d’avion le 8 janvier 2024. J’avais sur mon bucket list depuis 2001 de faire un pèlerinage mais le moment ne semblait jamais approprié. En faisant la liste de mes objectifs et rêves, ma visualisation, ma manifestation pour 2024, je me suis dit que cette année serait l’année de mon premier pèlerinage.
Un voyage intérieur autant qu’extérieurJe m’entraîne et je m’équipe donc depuis trois mois. Comme l’a dit ma belle-mère, de façon très sage, mon pèlerinage est déjà commencé. 16 semaines d’entrainement, de recherche, de lecture sur les forums, de magasinage et à rêver avec anticipation et un peu de nervosité au moment où je prendrai mon premier pas de Florence vers Rome.
Différence entre pélerinage et longue randonnée ?
Souvent décrit comme « un voyage avec un but ou un voyage avec une intention », un pèlerinage est différent d’une simple promenade ou randonnée car il s’agit généralement de suivre un chemin particulier ayant une signification religieuse, spirituelle ou historique.
– Traduit librement de L’article « Why you want to consider a pilgrimage for your next vacation or day trip »
Depuis la pandémie, on dit que les pèlerinages ont explosé en popularité. La recherche de voyages plus longs, de sens profond, d’immersion en nature, de « slow travel », de développement personnel sont plus tendance que jamais.
Pourquoi faire un pèlerinage ?
Depuis le premier jour où j’ai su que les pèlerinages existaient, j’ai eu un appel. J’ai regardé des films, des documentaires, j’ai lu multiples bouquins qui ne faisaient que confirmer mon attirance pour un voyage spirituel au ralenti et ce, bien avant la pandémie.
The Way, un film qui fut une étincelle parmi d’autreChacun fait son pèlerinage pour ses propres raisons. Il faut déjà reconnaître l’appel, ensuite il faut avoir le courage d’y aller. Ce que je comprends est que je ne saurai pas vous expliquer mes raisons avant mon retour.
Pèlerinage accompagné ou en solo
La majorité des gens de mon entourage semblaient surpris de ma décision de partir seule. On peut très bien faire un pèlerinage en groupe ou accompagné d’un service de voiturier ou de conciergerie qui s’occupent de votre sac à dos et votre hébergement.
Pour moi, il est assez clair que je dois trouver mon courage et faire mon pèlerinage toute seule.Je crois avoir besoin de me retrouver, de retrouver mon essence, me déconnecter vraiment des médias sociaux, de mon mobile, de mes 1000 projets, de mes pensées.
J’aimerais beaucoup faire un pèlerinage, dans le futur, avec Chéri qui est mon compagnon de marche, de voyage et de vie favori. Par contre, partir pour 3-4 semaines, à deux, eût été un tout autre niveau de complication… à la maison.
Entre notre fils qui va dans une école spécialisée et n’est pas 100% indépendant, les deux chiens et la compagnie, Bette Studios – derrière le site que vous lisez présentement et notre chaîne Youtube – qui est notre seule source familiale de revenus.
Chéri est aussi moins ‘spirituel’ que moi. Je n’ai aucune idée quelles portes ce séjour ouvrira mais je veux pouvoir décider toute seule si j’ai envie de prendre le temps d’explorer ce qui se cache derrière.
Où faire son pèlerinage ?
Il y a des pélerinages partout. Il y a les chemins connus et ceux qui le sont moins. Il y a ceux bien marqués et ceux où on s’aventure au gré des pas. Il y a ceux qui le font avec une tente, il y a ceux qui le font en vélo, il y en a au Québec, en Bretagne ou au Japon.
Je ne marcherai pas Compostelle, le plus connu des pèlerinages et celui qu’on associe automatiquement au mot « pèlerinage ». J’ai lu que depuis la pandémie, alors que la planète tout entière a cherché un sens à sa vie, Compostelle a explosé en popularité.
Or, je rêve de solitude. Je rêve de marcher à mon propre rythme. Je n’ai pas tellement envie de marcher entre une foule de pèlerins ou de dormir en dortoir avec 200 ronfleurs.
Et je rêve d’Italie, aussi, depuis toujours (votre petite bette n’a jamais été en Italie… je sais, je sais…).
Je marcherai donc le cammino Via di Francesco, ou le Chemin de Saint-François (Way of St-Francis) le pèlerinage sur les traces de Saint-François d’Assise. Dans une démarche plus spirituelle et interne que religieuse.
Je me suis aussi dit que je n’aurai jamais autant mérité le vino rosso, la pasta et la pizza qu’en marchant 20 à 30 kilomètres par jour pour arriver au repas du soir. Il faut connaître ses motivations 😉
Source: Follow the camminoComment se préparer à un pelerinage ou longue randonnée ?
On dit que le chemin de Compostelle est généralement beaucoup plus facile à marcher pour un nouveau pèlerin. Bien marqué, pas trop de dénivelés, des endroits pour dormir et manger partout.
Si Compostelle sera votre premier, votre entrainement pourrait se résumer à trouver des chaussures confortables, les mettre à vos pieds, trouver un sac à dos bien ajusté et acheter votre billet d’avion pour St-Jean-Pied-de-Port.
Il se trouve que mon chemin à moi est beaucoup moins aisé. Le chemin de Saint-François sur son segment nord, de Florence à Assise traverse une chaîne de montagne, passablement isolée et est bien moins marqué.
S’informer
Peu importe le pèlerinage que vous choisirez, quelqu’un l’a marché avant vous. Voici quelques sources d’informations fort utiles pour mieux préparer votre aventure:
- Groupes Facebook (chercher avec la loupe « camino » ou le nom de votre pèlerinage)
- Livres et guides de voyage
- Blogues et vlogs sur Youtube
Entrainement pour pèlerinage
À force de lire sur la difficulté du terrain du chemin de St-François, j’ai décidé de me bâtir un plan d’entrainement sur 15 semaines.
- Marches au moins 5 fois par semaine en augmentant la durée et le dénivelé et en ajoutant du poids dans mon sac à dos et des bâtons de marche.
- Yoga minimum trois fois par semaine car la flexibilité et la force des articulations et ligaments peut sauver bien des blessures « stupides ». Je suis aussi certifiée professeure de yoga depuis 2005 et je fais donc ma propre routine à la maison.
Minute d’humilité ? La 16 ième semaine (celle où j’écris cet article), le plan au complet à pris le bord. Je manque de temps pour tout terminer avant le départ, la très longue liste ‘To Do’ familiale et Business descend moins vite que je l’aurais espéré.
Soucis de santé à évaluer avant le départ
Vaut mieux prévenir que guérir! Voyager pour plusieurs semaines, surtout quand le voyage implique de marcher des centaines de kilomètres dans des conditions pas toujours faciles, comporte une dose de risques.
Podiatre
J’ai pris un rendez-vous chez mon podiatre (la Clinique podiatrique de Blainville), deux mois avant le départ. J’avais un point sous le pied qui était parfois douloureux, cor ou une verrue? C’était un cor et il a été traité en moins de 5 minutes.
Mon podiatre m’a dit qu’il était assez fréquent pour lui de faire une évaluation des pieds de ses patients avant une longue randonnée.
Vaut mieux prendre soin des petites douleurs avant de partir car des centaines de kilomètres sur vos pieds n’amélioreront certainement pas la situation.
Il m’a même recommandé une pédicure médicale, un soin des pieds en profondeur qui élimine les cors, hydrate et soigne cuticules et ongles d’orteils. Vous ne reviendrez pas avec du vernis sur les orteils mais avec des pieds tout doux, prêts pour le voyage.
Le podiatre m’a aussi donné un précieux conseil: il ne faut pas hésiter à changer de chaussette dans la même journée, si vous avez très chaud. Il m’a aussi suggéré d’appliquer un baume hydratant tous les soirs sur mes pieds et d’apporter un baume anti-frottement (anti chafing).
Dentiste
Ensuite, si vous êtes dûs pour un nettoyage et examen chez le dentiste, vaut mieux le faire avant le départ. Un mal de dent peut ruiner un voyage … assez rapidement.
Chiropraticien ou osthéopathe
J’avais espéré prendre un rendez-vous pour un petit alignement chez mon osthéopathe mais j’ai manqué de temps ou de planification. À considérer avant une si longue marche.
Matériel requis ou suggéré pour un pélerinage
Sac à dos
Vous pourriez être tenté de prendre le sac à dos de 65 litres de votre cousin, il est gratuit après tout. Par contre, quand vous réaliserez :
- Qu’il ne vous va pas
- Qu’il est trop gros
- Qu’il est trop lourd
Vous ne pourrez pas le jeter en bas d’un ravin au risque de choquer le cousin en question.
Votre sac à dos sera votre meilleur allié et/ou votre pire ennemi. On recommande un sac de maximum 35 litres ou 20% maximum de votre poids. À moins de faire un pèlerinage avec tente, brûleur au gaz et nourriture pour trois semaines, vous n’aurez pas besoin de 65 litres sur votre dos.
J’ai personnellement été chez Sail qui m’ont conseillé un sac léger, adapté aux femmes (de marque Deuter), que j’ai pu essayer sur place avec des poids à l’intérieur. Je ne regrette aucunement ce 200$ bien dépensé.
Bâtons de marche
Les bâtons de marche peuvent vous sauver les genoux surtout si votre pèlerinage a de bons dénivelés. Les montées sont difficiles sur le cardio et les descentes… sur les hanches et les genoux.
Vous pouvez soit apporter vos bâtons de marche ou en acheter sur place. Pour savoir si les aéroports et lignes aériennes permettent de mettre vos bâtons en cabine, les règles sont plutôt floues et dépendent des pays.
Eau et électrolytes
Les gens qui me connaissent bien savent que j’ai une peur bleue de manquer d’eau. En prime, j’ai tendance à faire des migraines si j’ai très chaud ou si je fais de l’exercice sans bien m’hydrater.
J’ai donc choisi une poche d’eau Platypus de 3 litres (et un double des accessoires), facile à remplir, de bonne qualité. Ne pas oublier alors qu’une fois le sac rempli, vous aurez 3kg de poids additionnel dans votre sac à dos.
J’apporte aussi des capsules d’électrolytes car je crois que mes maux de tête sont liés à une perte de minéraux ou sels qui m’impacte plus que la moyenne.
Pour urgence, comme je traverserai une chaîne de montagne, j’ai aussi acheté des capsules pour rendre potable toute eau douteuse sur le trajet.
Bottes & Sandales
Selon votre chemin, certains préfèrent les souliers de randonnée ou les bottes et certains aiment même avoir des sandales de rando pour les trajets plats mais surtout pour le soir où vous n’aurez plus aucune envie d’enfiler vos bottes.
Mes sandales choisies: les Chaco Bhodi, légères et confortablesJ’avais déjà des bottes Hanwag que j’adore. La minute où mes pieds sont entrés dans ces bottes, achetées dans une boutique Fjallraven aux Etats-Unis, il y a quelques années, ce fut une adoption instantanée.
Peu importe ce que vous choisirez il faut marcher, beaucoup, avant de partir. Choisir aussi une paire de bottes ou souliers avec une demie pointure ou une pointure plus grande pour éviter de laisser vos ongles d’orteils quelque part en chemin.
Vêtements à apporter en pèlerinage
Je n’étais pas très fan du « technical wear » ou vêtements techniques jusqu’à ce que je considère voyager trois semaines avec ma valise complète sur le dos. La majorité des guides que j’ai lu suggèrent une liste très minimale de vêtements :
- Un chandail long
- Un chandail ou une veste chauds et légers pour les randos au printemps et automne.
- Deux t-shirt
- 2-3 petites culottes
- 2 soutiens gorge
- Une paire de short
- Une paire de pantalons
- Un coupe-vent imperméable
- 2-3 paires de chaussettes (voir la section sur les conseils du podiatre)
Cette liste implique évidemment de laver ses vêtements tous les soirs ou presque, ce qui implique… des vêtements qui sèchent très rapidement. D’où le ‘technical wear’.
Penser donc aussi à apporter une corde à linge minimaliste.
Soleil-soleil
Marcher pendant des jours sous le soleil de l’Espagne, de la Gaspésie ou de l’Italie implique de se protéger! Ne pas oublier votre protection solaire:
- Chapeau protège-soleil
- Verres fumés de bonne qualité (avec prescription dans mon cas… impossible à acheter sur place)
- Crème solaire (en format de moins de 100 ml si vous prévoyez, comme moi, garder votre sac à dos en mode « carry-on »).
- Baume à lèvres avec protection SPF (je suis addict au baume à lèvres !)
- Gants légers pour protéger les mains (qui tiendront les bâtons et serons donc exposées à longueur de journée).
Kit de survie
Dans mon kit de ‘survie’, vous trouverez:
- Bandages de prévention et protection des ampoules (Moleskin, vaseline, pansements)
- Un ‘spot’ satellite Garmin In Reach Mini 2 . Avec ce petit gadget (et un service mensuel… plutôt dispendieux mais pour un seul mois… ça va), je peux envoyer ma localisation, un message ou un SOS n’importe où pour autant que le ciel soit directement au dessus (!).
- Mini trousse d’urgence.
- Pompe à asthme (je ne fais pas d’asthme régulièrement mais, si j’en ai besoin, c’est la panique à trouver à l’international).
- Gouttes pour les yeux (allergies saisonnières oblige)
Cartes et GPS
Pour la majorité des pèlerinages vous trouverez non seulement des cartes détaillées dans les guides écrits mais des cartes gps à télécharger et enregistrer dans votre app préférée avant le départ. Vous aurez donc accès au GPS avec ou sans accès cellulaire.
Les apps les populaires de randonnées (mais il y en a plusieurs autres), selon mes recherches:
Ce que j’apporte dans mon sac à dos de princesse pèlerine
- Shampoing, revitalisant Everist, en baume (j’adore ces concentrés en contenant pratique)
- Gants et bas anti-dérapants pour yoga sans tapis: même si je serai certainement claquée en fin de journée, j’aurai plus besoin que jamais de m’étirer.
- Chargeur portatif (pour garder le GPS allumé sur mon mobile même quand la batterie diminue)
- Des écouteurs (au cas où je m’ennuie vraiment, pour écouter de la musique ou des livres audio en marchant et pour l’avion)
- Adapteurs européens (pas le choix)
Couverture chaude en duvet(j’ai manqué de place)- Une lampe frontale ultra légère (qui servira aussi de lampe de sécurité pour les trajets le long de routes plus achalandées – un de mes stress…).
- Un Sleepshirt qui servira de pyjama ET de robe pour sortir le soir
- Une paire de short en lin confortable parce que je doute bien que je voudrai jeter le spandex le soir venu
- Un foulard pour attacher mes cheveux
Prête, pas prête…
Me voilà à la fin de mon étape de préparation. Je pourrai vous dire dans quelques semaines tout ce qui était superflu, tout ce que je n’avais pas prévu et presque tout ce que j’aurai vécu.
Entretemps, n’oubliez pas, c’est le premier pas qui compte. Les autres suivront. Ciao Ciao !