19 oct. 23
Marmite norvégienne, Cuisson passive et économies d'énergie
(©Mary Evans Grenville Collins Postcard )
Il faut sans doute remonter à nos lointains ancêtres et à l'invention de la cuisine au feu de bois. Un trou dans la terre, dans lequel on enfouit, pour le maintenir au chaud, un récipient rempli de nourriture, maintenu par quelques pierres brûlantes sorties du feu et recouvert de branches et de feuillages.
En fait, comme le rappelle Raphaële Vidaling, la marmite norvégienne ne désigne ni un récipient à proprement parler ni un ustensile de cuisine scandinave, mais "un mode de cuisson passif, qui se déroule hors du feu, donc sans consommer d'énergie, dans de l'isolant". C'est pourtant le nom qu'on lui donne en France depuis le 19ème siècle. "Les Anglais parlent de cuisinière sans feu (fireless cooker) ou de caisse à foin (hay box), les Allemands, de boîte à cuisiner (kochkiste) et les Espagnols, de cocotte magique (olla majica)".
Dans son ouvrage Marmite norvégienne. La magie de la cuisson low-tech en caisson isolant, publié en octobre 2023 chez Tana Editions, l'autrice et responsable des collections Tout faire soi-même et L'Atelier intérieur, remet au goût du jour cette technique simple, bien connue de nos grands-mères, qui permet de faire des économies d'énergie (entre 20 et 70 % de gain par rapport à une cuisson classique) et de préserver saveurs et nutriments des plats mijotés.
Le principe est d'une grande simplicité. Il suffit de faire chauffer pendant quelques minutes, sur le gaz ou une plaque à induction, le plat dans un faitout.eau, huile, bouillon, lait de coco, sauce ou concentré de tomates, etc. " On enveloppe la cocotte chaude dans un bon isolant... et on oublie le tout, le repas continuera sa cuisson sans dépense supplémentaire d'énergie. Et ça marche pour tous les aliments qui ont besoin d'un liquide pour cuire: Le résultat est bluffant, s'enthousiasme l'auteure. Cuisiné le matin, le plat est encore chaud à midi, voire pour le dîner, prêt à être servi !".
(Illustrations Guylaine Moi )
N'importe quel isolant et n'importe quel réceptacle feront l'affaire: une couverture roulée en boule dans un emballage en carton, un panier, une malle en osier, une vieille valise ou une glacière reconvertie, un petit meuble en bois, un tiroir de cuisine. En pro du bricolage, Raphaële Vidaling a testé les performances de tous les types d'solants comme les fibres végétales et les cartons.Test d'étanchéité à l'air, taux de remplissage, ajustement des matériaux autour de la cocotte, rien n'a été laissé au hasard ! On peut même construire sa Marmite norvégienne en version liège ou capitonnée en laine, en tissu imprimé...
Une fois la marmite norvégienne construite, ne reste plus qu'à préparer, en mode économie d'énergie, l'une des 60 recettes (dont beaucoup sont végétariennes) proposées dans l'ouvrage: pot-au-feu, daube, blanquette, cassoulet, chili, feijoada, minestrone, ratatouille, tajine, couscous, currys, dhals, cassoulets, goulaschs, mafés, foufous, yachnis, soupes, potées, garbures, purées, risotto, pilaf, chutney mais aussi, en versions sucrées, compotes, confitures, riz au lait...
Au delà des préparations à mijoter, cette cocotte magique se révèle aussi très efficace pour les cuissons à la vapeur (légumes, papillotes, certains gâteaux), au bain-marie (oeufs cocotte, crèmes desserts, flans...), les yaourts et les pâtes levées, et même des pains et des cakes, qui n'auront pas besoin d'aller au four.
Un mode de cuisson low-tech qui a tous les atouts pour redevenir très populaire en cette période d'inflation des produits alimentaires et de hausse des prix de l'énergie. Votre four est en panne ou vous le trouvez trop gourmand en gaz ou en électricité ? Adoptez la Marmite norvégienne !
Marmite norvégienne. La magie de la cuisson low-tech en caisson isolant, Raphaële Vidaling, Tana Editions